Les gaz de schiste

Publié le 19 février 2011 par Emelineecologie
Je voulais faire un article sur ce sujet mais il a déjà été écrit par mon couvercle. Je vous le copie.
février 11th, 2011

Ces derniers mois, les inquiétudes se confirment. Les compagnies françaises vont commencer à forer les gaz de schiste. Il s’agit de fracturer les roches présentes à environ 2000 mètres de profondeur. De l’eau propulsée sous très haute pression agrémentée d’un cocktail particulièrement violent de produits chimiques provoque des mini séismes qui permettent de liquéfier gaz et pétrole présents. Le résultat de ces pratiques très couteuses et particulièrement polluantes est bien souvent la destruction des nappes phréatiques présentes à proximité des forages.

Ces nappes phréatiques pollués, c’est toute l’eau des habitants de ces régions qui deviennent littéralement empoisonnées… Les animaux, les plantes et les êtres humains sont alors touchés. Si ces derniers peuvent acheter l’eau en bouteille des multinationales, ce n’est pas le cas des premiers et des seconds…

Le bilan est donc une dégradation complète d’écosystèmes qui étaient bien souvent jusque-là relativement préservés. Les politiciens diront qu’il s’agit d’autonomie énergétique… Toujours chercher à repousser ce qui doit se faire, se passer du pétrole et des matières premières qui ne sont pas renouvelables. Une mobilisation s’organise en France, pour y participer, c’est ici.

Je vous propose le documentaire américain GAZLAND qui propose une enquête sur le phénomène qui est déjà à l’œuvre aux USA depuis quelques années et devinez par qui l’on commence, Dick Cheney et sa formidable société omniprésente… Halliburton

Source : Grodo.fr


Je complète par un bon article d'Eco-sapiens :



De l'eau dans le gaz de schiste

Sujet primordial mais bizarrement peu connu. Face à la pénurie énergétique, les compagnies gazières et pétrolières s'intéressent activement à l'exploitation du gaz schisteux, jugé jusque là inexploitable. Le Sud de la France devrait trinquer...

Une matière première qui sommeillait

Vous connaissiez peut-être les sables bitumineux, ce pétrole plus difficile et plus polluant à extraire mais qui rallonge l'espérance de vie du pétrole.

Dans le monde du gaz, son homologue est le gaz de schiste (shale gas en anglais). On en trouve des gisements à peu près partout. On le connaît depuis un siècle mais on ne s'en était guère préoccupé jusque là. Il y a dix ans, les Etats-Unis ont décidé d'investir le shale gas au point que ce gaz non conventionnel représente aujourd'hui 15% de la production de gaz et pourrait en représenter 60% dans dix ans.

L'extraction du gaz de schiste coûterait entre deux et trois fois plus cher que le gaz conventionnel.

Mais les Etats-Unis ne sont que deuxième producteur du monde de gaz. Le champion, faut-il le rappeler, c'est la Russie. Or, Gazprom est plutôt schizophrène sur la question. Maîtrisant le robinet alimentant l'Europe, elle ne s’enthousiasme pas pour le gaz de schiste qui pourtant ne manque pas non plus sur son territoire.

Raison invoquée : le souci soudain du respect de l’environnement ! Alexandre Medvededv, directeur de Gazprom Export a ainsi déclaré au sommet de Houston : «Les conséquences écologiques ne sont pas encore claires». En réalité, le géant russe (500 000 actionnaires !) lorgne sur les entreprises américaines expertes dans l’extraction des gaz schisteux afin d'acquérir un savoir-faire qui lui manque aujourd'hui.

Même engouement chez le pétrolier Total qui a pris une participation de 25% dans une compagnie américaine spécialiste du secteur.

Comment ca marche l'extraction du gaz de schiste

Par rapport au gaz conventionnel qui, comme le pétrole, constitue un véritable gisement, le gaz schisteux est "emprisonné" dans les schistes argileux. Il faut le forcer à s'échapper. Pour ce faire, on va injecter de l'eau sous haute pression pour fracturer (fracking) la roche. Le gaz va pouvoir s'écouler dans les fissures créées. Selon Josh Fox, réalisateur du film Gasland, il n'y a pas que de l'eau qui est injectée. Pas moins de 596 composés chimiques sont utilisées si bien que l'eau utilisée est de toute façon contaminée.

Même si les puits de gaz schisteux vont bien plus profond que les nappes phréatiques, les contaminations sont très fréquentes. Déjà 1000 cas ont été recensés aux Etats-Unis. L'eau potable peut ainsi être contaminée par les composés utilisés pour le fracking : benzène, toluène, mercure, formaldéhyde...

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la législation américaine sur l'eau potable ne peut rien contre ce genre de contamination en raison d'une exemption juridique, surnommé Halliburton Loophole (échappatoire en faveur de Halliburton). Cela permet à l'industrie gazière de ne pas divulguer les composés chimiques utilisées lors d'une facturation hydraulique. Et donc de nier.

Pourtant les preuves sont là ! Des concentrations de benzène mille fois plus élevées que la normale dans l'eau potable. Les images sensationnelles comme cette eau qui devient inflammable à la sortie du robinet font froid dans le dos. Le lobbying, mené par Dick Cheney, ancien PDG d'Halliburton et vice-président des Etats-Unis à l'époque, a étouffé les rapports des agences environnementales américaines d'alors.

Aujourd'hui, l'agence américaine de l'environnement accumule les rapports accablants.

Le potentiel du gaz de schiste en France

Bien entendu, l'annonce de ce nouvel Eldorado a réjoui les inconditionnels de la croissance et les dévots du scientisme. Voyez, l'homme ne sera jamais à court de ressources fossiles car son ingéniosité trouvera toujours de nouvelles ressources.

Sauf qu'en plus d'être plus coûteux, le procédé d'extraction est réellement impactant sur l'environnement. Grande consommation d'eau, pollution des nappes phréatiques, pollution à l'ozone lors de l'évaporation. Une étude récente a calculé l'analyse du cycle de vie du gaz de schiste. En raison du méthane, c'est finalement autant émetteur de gaz à effet de serre que le charbon.

Or, en France, le ministre Jean-Louis Borloo a accordé en mars 2010 les premiers permis d'exploration de gaz de schiste. Le permis de Montélimar (4327 km2 entre Valence et Montpellier) a été attribué au tandem Total-Chevron, acteurs bien connus de la cause environnementale.

Le permis de Nant, légèrement plus étendu, touche le Larzac, connue pour être une grande réserve d'eau. José Bové va donc certainement mener un nouveau combat contre une société américaine...

Source : Eco-sapiens

Pour en savoir plus sur le gaz de schiste (ces articles et films sont très intéressants) :