Qu’attendons-nous de l’école ? Qu’elle forme, instruise, ouvre l’esprit, cultive les connaissances, qu’elle apporte ce que le
milieu familial ne peut pas toujours apporter, par des professeurs compétents et formés, dans des climats de classe sereins et non surchargés, avec une prise en compte efficace des difficultés
des élèves quelles qu’elles soient. Qu’elle mène ainsi nos enfants sur le chemin de la réussite.
A ces préoccupations, le gouvernement répond ECONOMIE ! Certes, il est
judicieux en temps de crise de faire des économies quand on a les moyens. Mais des économies qui compromettent la scolarité de nos enfants, sommes -nous prêts à les faire
?
La carte scolaire 2011, extrêmement ravageuse, prévoit 16000 suppressions de postes que les recteurs devront trouver, encouragés par une prime annuelle pouvant atteindre 22000€ ! La scolarisation des tous petits se voit à nouveau compromise, passée de 35% à
13% en dix ans, le ministère a demandé aux académies « de mesurer les gains en emplois qui peuvent être générés par une baisse de la
scolarisation des 2 ans ».Renvoyer l’accueil des tout petits à d’autres structures d’accueil représentera une lourde charge pour les
collectivités et les parents. Qu’en sera-t-il bientôt du sort de nos enfants de 3 et 4 ans ? L’école maternelle française n’a-t-elle pas
suffisamment fait ses preuves dans la préparation de nos enfants à devenir de petits élèves ?
Dans le second degré, 50000 élèves seront accueillis avec
4800 postes de moins : la solution proposée sera d’ « entasser » les élèves en faisant passer les effectifs à 30 par classe !
Qu’en sera-t-il alors de la qualité de l’enseignement et du suivi des élèves ? Le gouvernement met en avant des taux
d’échecs, des taux de réussite à atteindre (avec une prime au mérite aux proviseurs, principaux de collèges allant de 2000€ à
6000€ !), l’élève n’est plus considéré comme un individu mais comme un produit dans une chaîne de production ! Comment avec des effectifs
chargés, des professeurs moins nombreux, pourra-t-on aider les élèves en difficulté, motiver les élèves fragiles et accompagner les bons élèves ?
Le budget de l’état n’épargne pas la formation des maîtres et des futurs professeurs et dans ce contexte, les étudiants
motivés et destinés à enseigner déchantent (baisse de candidats au concours entre 40 et 50%). La formation est dynamitée, alternance de stages sur le terrain et modules didactiques, tout est effleuré, rien n’est réellement assuré. Le gouvernement
compte certainement sur l’« auto formation », pourvu que cela ne lui coûte pas trop cher ! Quant à la formation des maîtres titulaires n’en parlons même pas…
Le gouvernement préfère ponctionner 4 millions d’euros sur des fonds destinés au service public pour l’attribuer aux écoles
privées grâce à l’initiative du sénateur Carle et de ses amis politiques…
Bien des incohérences gouvernementales et bien des inquiétudes sur l’avenir de nos enfants et sur le devenir de
notre école publique…Restons vigilants, mobilisons-nous, parents, enseignants et élus de gauche pour que l’Ecole de la République soit au cœur des priorités politiques !
Maire adjointe chargée de la petite enfance
et des affaires scolaires de la ville de Gauchy
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