l’Ecole de la République doit être au cœur des priorités politiques!

Publié le 19 février 2011 par Letombe

Lorsque nos enfants viennent au monde, notre premier souhait est qu’ils soient en bonne santé. Le second est de les voir heureux, épanouis et qu’ils s’accomplissent dans la vie. Nous nous émerveillons  de leurs premiers gazouillis, de leurs premiers pas, de leurs premiers mots et petites réparties amusantes, de leurs premiers exploits….Nous, parents, sommes à leur côté pour les élever, les éduquer, comme tout parent a le devoir de le faire. Nous espérons ce qu’il y a de mieux pour eux . Nous savons que nous ne ferons pas d’économie de temps, d’écoute et d’argent sur le dos de nos enfants…et pourtant c’est ce que fait le gouvernement une fois que nous confions notre enfant à l’Education Nationale…
Qu’attendons-nous de l’école ? Qu’elle forme, instruise, ouvre l’esprit, cultive les connaissances, qu’elle apporte ce que le milieu familial ne peut pas toujours apporter, par des professeurs compétents et formés, dans des climats de classe sereins et non surchargés, avec une prise en compte efficace des difficultés des élèves quelles qu’elles soient. Qu’elle mène ainsi  nos enfants sur le chemin de la réussite.
A ces préoccupations, le gouvernement répond ECONOMIE ! Certes, il est judicieux en temps de crise de faire des économies quand on a les moyens. Mais des économies qui  compromettent  la scolarité de nos enfants,  sommes -nous prêts à les faire ?
La carte scolaire  2011, extrêmement ravageuse,  prévoit 16000 suppressions de postes que les recteurs devront trouver, encouragés par une prime annuelle pouvant atteindre 22000€ ! La scolarisation des tous petits se voit  à nouveau compromise, passée de 35% à 13% en dix ans, le ministère a demandé aux académies « de mesurer les gains en emplois qui peuvent être générés par une baisse de la scolarisation des 2 ans ».Renvoyer l’accueil des tout petits à d’autres structures d’accueil représentera une lourde charge pour les collectivités et les parents. Qu’en sera-t-il bientôt du sort de nos enfants de 3 et 4 ans ? L’école maternelle française n’a-t-elle pas suffisamment fait ses preuves dans la préparation de nos enfants à devenir de petits élèves ?
Dans le second degré, 50000 élèves seront accueillis avec 4800 postes de moins : la solution proposée sera d’ « entasser » les élèves en faisant passer les effectifs à 30 par classe !
Qu’en sera-t-il alors de la qualité de l’enseignement et du suivi des élèves ? Le gouvernement met en avant des taux d’échecs, des taux de réussite à atteindre (avec une prime au mérite aux proviseurs, principaux de collèges allant de 2000€ à 6000€ !), l’élève n’est plus considéré comme un individu mais comme un produit dans une chaîne de production ! Comment avec des effectifs chargés, des professeurs moins nombreux,  pourra-t-on aider les élèves en difficulté, motiver les élèves fragiles et accompagner les bons élèves ?
Le budget de l’état n’épargne pas la formation des maîtres et des futurs professeurs et dans ce contexte, les étudiants motivés et destinés à enseigner déchantent (baisse de candidats au concours entre 40 et 50%). La formation est dynamitée, alternance de stages sur le terrain et modules didactiques, tout est effleuré, rien n’est réellement assuré. Le gouvernement compte certainement sur l’« auto formation », pourvu que cela ne lui coûte pas trop cher ! Quant à la formation des maîtres titulaires n’en parlons même pas…
Le gouvernement préfère ponctionner 4 millions d’euros sur des fonds destinés au service public pour l’attribuer aux écoles privées grâce à l’initiative du sénateur Carle et de ses amis politiques…
Bien des incohérences  gouvernementales et bien des inquiétudes sur l’avenir de nos enfants et  sur le devenir de notre école publique…Restons vigilants, mobilisons-nous, parents, enseignants et élus de gauche pour que l’Ecole de la République soit au cœur des priorités politiques !

Véronique CAILLIAUX-MONFRONT

Maire adjointe chargée de la petite enfance

et des affaires scolaires de la ville de Gauchy

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