Sauf miracle, Sarkozy ne sera pas élu Président en 2012. Et depuis des mois, la droite le sait.
Reste à se débarrasser du looser mais ses quelques affidés, qui après lui retourneront au néant, font désespérément rempart en ne souhaitant plus que quelques circonstances extraordinaires les tireront d’une situation qu’ils ne contrôlent plus.
Pendant ce temps, la droite réelle, qui est beaucoup plus puissante que son excroissance politique, ne perd pas son temps : Elle n’a nul besoin de vitrine pour protéger ses intérêts.
Elle réfléchit depuis toujours au plan B, au remplacement du mauvais cheval par un étalon plus fringant, mieux à même de défendre les grands intérêts de la finance. Et que cet étalon ait fait preuve de quelques inflexions vers la gauche en jouant d’un vernis social, qu’importe ! Seul compte le résultat. Et laissons donc la vieille UMP s’amuser avec le FN. Pendant ce temps là les affaires, les vraies, continuent.
Alors cette finance, propriétaire de la presse, circulant de Wall Street à Marrakech avec quelques détours dans la City ou à Singapour, s’est entichée de DSK : Un vrai pro, lui. Un homme qui ne s’embarrassera pas de démagogie ou de dérives populistes. Droit au but, aux profits, au libre échange, à la libre circulation des capitaux même s’il faudra ici ou là concéder de petites réformettes et cacher par du toc toutes ces obscénités qu’on ne saurait voir…
Le problème c’est que le peuple n’est pas dupe. Ouvrez vos oreilles et vous remarquerez que les soutiens de DSK viendront toujours de ceux qui ont pour habitude de voter à droite. A gauche, vous n’entendrez que quelques momies du PS et des militants en mal d’apparatchiks défendre l’étalon or de la finance. Quant au bon peuple,au nom de DSK, il en viendrait à se perdre entre libre échange et échangisme...
Alors ces élections de 2012 risquent d’être tout à fait inattendues à l’image de tous ces déchirements mondiaux qu’accentueront une crise économique encore présente, des désordres monétaires et une surenchère sur les matières premières que les revendications populaires multiples et contradictoires ne manqueront pas d’exacerber.
Restent les sondages… Oui ces sondages qui nous disent ce que pense le peuple et qu’on rêve de voir progressivement supplanter les élections.
Au moins ces sondages là ont-ils le mérite pour notre oligarchie d’appartenir au patronat et de fonctionner en symbiose avec l’appareil médiatique! Et l’on comprend bien que l’Elysée ait d’urgence fait barrage à ces velléités de moralisation des sondages que le Sénat voulait imposer!
Or ces sondages – ceux-là même qui le même jour vous diront que les français souhaitent la démission d’Alliot-Marie et que celle-ci doit rester au gouvernement – ces sondages, par nature mensongers et au service de ceux qui les paient, ils ne sont là que pour mettre certains sur la ligne de départ et éliminer ceux qu’en « haut lieu » on juge indigne de concourir. Ces sondages ne sont même pas la caricature de la démocratie, ils n’en sont que la grimace.
DSK n’est qu’un produit sondagier : Il n’est qu’une coque vide ballotée au gré des événements devenus incontrôlables de la politique mondiale.
DSK c’est le radeau auquel tentent de se raccrocher les futurs naufragés de la finance et du libre échange…
Mais le peuple, mais la France ?
On nous amuse du DSK en faisant comme s’il suffisait qu’il se déclare pour que soudainement l’avenir trouve son nom. Comme si la gauche « responsable » allait s’agenouiller devant le sauveur. Comme si les élections, à commencer par les primaires socialistes, n’étaient qu’une formalité.
A aucun moment nos politologues médiatiques n’évoquent l’échec possible de leur poulain alors que les primaires à gauche rendent l’hypothèse DSK peu probable : Aubry ou Hollande et même quelques autres l’emporteront plus facilement chez les militants !
Or la droite n’en a-t-elle pas conscience ? N’étant pas si idiote, on peut donc s’interroger sur le désarroi de celle-ci quand nul candidat n’apparaît clairement à l’horizon trop brouillé par Le Pen, Mélenchon, les écolos, un centre invisible…
Ce désarroi est à l’image du monde : De plus en plus imprévisible.
Le cas DSK est déjà dépassé. Le plan B est pourri mais il n'y a pas de plan C. C’est pour ça qu’on en parle encore, parce qu' on ne sait plus que parler d’un monde déjà fini.
DSK n'est que le reflet brouillé des médias.