…Merci à BoB et aux éditions Pocket pour ce partenariat !
Véritable immersion au coeur du 36, quai des Orfèvres. Une enquête en forme d'hommage à Georges Simenon où l'auteur nous mène de moments de doute en moments de tension. La Crim' est dans tous ses états. Tous les vendredis, un tueur sévit dans les milieux culturels puis nargue par l'envoi d'un courrier les policiers du 36. Après le premier assassinat d'un conseiller d'orientation, la nouvelle victime appartient encore à l'Education nationale. L'équipe du commandant Duhamel croit tenir quelque chose. Illusion : les victimes "sans histoire" s'accumulent et la Brigade criminelle du quai des Orfèvres s'inquiète de ne pas avoir de piste solide. Rien ne semble lier ces meurtres en série... sauf, peut-être, la passion des victimes pour les romans policiers. Une seule chose est sûre : la vérité n'est pas là où on l'attend.
Sang d’encre au 36 est un polar à l’ancienne : on suit une brigade du mythique 36, quai des Orfèvres, siège de la police judiciaire de Paris, qui enquête sur une série de meurtres : d’abord un conseiller d’éducation, puis des enseignants, puis un éditeur…Chacun de ces meurtres est suivi de l’envoi, à un journaliste, d’une lettre anonyme dans une enveloppe portant un timbre à l’effigie de Simenon, maître du roman policier.
Les qualités de ce roman ne manquent pas : la première en est sans doute l’extrême réalisme avec lequel est décrit le fonctionnement d’une enquête au Quai des Orfèvres : l’auteur y travaille, dans la « vraie vie », comme officier de police et tient à partager avec le lecteur une foule de petits détails, du déroulement des procédures au vocabulaire spécifique utilisé par la P.J. C’est très instructif (même si parfois un peu répétitif), et la description de cet univers et de ses petites habitudes est très convaincante. J’aurais sans doute aimé que les enquêteurs soient un petit peu plus fouillés sur le plan psychologique, qu’ils aient plus de personnalité – seul le personnage de Nora m’a paru sortir du lot – mais c’est un défaut assez mineur, tant l’ensemble est efficace.
Autre qualité : la cohérence et la précision du scénario. Comme dans tous les bons polars, tous les détails comptent et ont ou auront leur utilité dans l’intrigue : au lecteur de ne rien laisser passer ! Le puzzle se met en place d’une manière très progressive, très claire, tout en ménageant jusqu’au bout certaines zones d’ombres : c’est vraiment réussi !
J’ai enfin beaucoup apprécié le côté « hommage au grand polar » de ce roman : la référence à Simenon tient une place capitale dans l’intrigue et n’a rien de décoratif, et la solution de l’énigme fonctionne elle aussi comme un coup de chapeau à la littérature policière… bref, on sent qu’Hervé Jourdain a jubilé à écrire son roman, et, forcément, le lecteur partage son plaisir ! Une belle découverte, donc, et, à nouveau, un auteur à surveiller avec attention !