à propos de "les enfants disparaissent"3

Par Larouge

  Les enfants disparaissent
Les enfants disparaissent
de Gabriel BANEZ
Ed. La dernière goutte. 16 euros
Macias Möll est un horloger infirme. Tous les soirs, vers six heures, quand il a fini de réparer les montres, il se rend sur place et dévale une pente avec son fauteuil roulant. Parfois, sous les acclamations des enfants, il bat son record de vitesse… mais alors, inexplicablement, des enfants disparaissent…
Mécanique littéraire à la Borges ? Réflexion métaphysique sur le temps ? Ou parabole sur le destin tragique de l’Argentine ? On ne sait pas très bien par quel bout prendre ce livre étrange, et c’est là, justement, ce qui fait sa force. La grande pureté de la narration, réglée comme une horloge, contraste avec la complexité, la profondeur d’un propos déroutant dont le questionnement perdure une fois le livre refermé. Une chose est sûre, en tout cas : dès les premières lignes - on pourrait même dire dès le titre, tautologie faussement limpide qui dévoile toute la quintessence du roman -, BANEZ empoigne le lecteur d’une main ferme, sans jamais lui révéler sa véritable destination. Dispersés çà et là par une plume alerte et joueuse, les parcours de repères ambigus ; mais d’autres signes le poussent vers des pentes bien plus vertigineuses…
Agent d’une force obscure qui le dépasse, l’horloger Möll rejoint d’autres figures de ce fantastique sud-américain - le Morel de Bioy Casares, par exemple - au charme si subtil et si pernicieux.
Librairie Georges & Café de Georges
Forum des Arts & de la Culture 300, cours de la libération 33400 TALENCE

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