Remake du succès suédois Morse, Let Me In se veut une resucée à la sauce US, passé à la moulinette d’Hollywood. Là où entre autre Rec s’est vaillamment cassé la figure, c’est Matt Reeves, réalisateur pourtant catalogué grosse bébête 2.0 (Cloverfield), qui prend en charge cette nouvelle version. Où comment un jeune réalisateur pas forcément avenant se cherche une nouvelle respectabilité. En plus, c’est la Hammer qui produit.
Laisse-Moi Entrer pourrait d’ailleurs paraitre un titre un peu moche, pourtant il est plus proche de l’œuvre originelle. Et comme pour Morse, il est question ici de vampire, d’enfance, d’innocence, de premiers émois et de tragédie. Bien plus fin qu’un Twilight pour ados prépubères, Let Me In se situe en pleine Amérique pour suivre un jeune garçon un peu perdu, aux parents divorcés, aux camarades moqueurs… L’arrivée de mystérieux voisins attise sa curiosité, et il rencontre bientôt Abby, à peu près de son âge, qui étrangement n’est visible que la nuit, et marche pieds nus. Reeves s’en sort à peu près bien, mais n’arrive pas à retranscrire l’intensité du film original. Si l’histoire ne diffère que peu, c’est bel et bien la forme qui compte, et il reste difficile d’égaler une vraie surprise cinématographique à la beauté glaciale. Pourtant, force est de constater que celui qui nous avait livrer une invasion extraterrestre en plein centre ville se débrouille très bien dans les nuits de campagne. Le film ne distille que peu de décors (l’école, l’immeuble, les appartements…), mais l’ambiance s’installe dans un film très nocturne, évidemment. Malheureusement c’est bel et bien une question de rythme qui handicape fortement ce remake.
Malgré toute la bonne volonté du monde, la deuxième couche à hollywoodienne manque fortement de présence, restant assez fade en apparence à côté d’un original bien plus typé. La difficulté de toucher le public américain sans forcément tout refaire étant impossible, les producteurs américains ont quand même réussi à nous proposer quelque chose plutôt touchant sur la forme, des comédiens à la réalisation, en oubliant simplement d’insuffler un peu de vie à l’ensemble. Reste que Laisse-Moi Entrer pourrait trouver son public, pour ceux qui n’auraient pas vu la première version. La copie US possède suffisamment de bons côtés pour s’y intéresser, n’ayant pour seul défaut que de ne passer qu’après une première œuvre plus inspirée. Mention quand même aux deux jeunes acteurs, qui trouvent ici une nouvelle partition de choix après leur démonstration dans Kick Ass ou La Route.
Critique dans le cadre de DVDtrafic, en lien avec Cinetrafic, et Metropolitan, distributeur du film.
Fiche du film sur Cinetrafic.
Et une petite sélection de films de vampires, on sait jamais.
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