Alors que Rome est devenue un lupanar, un Pape proche de la mort se soigne en tétant du lait de femme, Rodrigo Borgia crée le concept de mafia et intrigue pour succéder au Saint-Père.
Jodorwosky aux commandes du scénario, le très grand Manara au dessin (le Déclic), livrent Borgia en 4 tomes pour public averti. Le cercle de la confiance se confond avec celui de la famille: Rodrigo offre Lucrèce sa fille, à César son fils, avant de la posséder lui-même, ainsi que Julia Farnese, sa nièce. On manipule, on liquide, on égorge, on tue, on émascule, pas de limite au gore graphique.
L’histoire de la famille Borgia passione, à l’orée du fantasme et du dégoût. Le trait de Milo Manara est infaillible et donne pourtant parfois envie de refermer le volume. On y revient pourtant tout le temps, pas tant pour les passages orgiaques que pour comprendre la suite, la destinée de cette tribu malade, les rebondissements sanglants et quand même un peu pour se rincer l’oeil.
En vrac, le Pape organise un bal masqué façon Eyes Wide Shut pour fêter Pâcques, ridiculise le nabot Chalres VIII de France, lui offre son fils en otage ou loue sa favorite à un Cardinal glaireux – on rencontre aussi Léonard de Vinci et son génie guerrier – en bref, la saga Borgia est addictive et se dévore comme elle fut vécue.
Jodorowsky / Manara, éditions Drugstore
Du Sang pour le Pape
Le Pouvoir et l’Inceste
Les Flammes du Bûcher
Tout est Vanité
13,90€ le tome
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble