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Et si on faisait une deuxième révolution du Roi et du Peuple?

Publié le 19 février 2011 par Naim N

Curves and Refinement - Courbes et Raffinement

Quelques heures nous séparent de la date fatidique du 20 février. Et cette date, pour les non Marocains et ceux qui ne suivent pas l'actualité marocaine, n'est ni une finale de coupe, ni une échéance électorale mais juste une manifestation citoyenne. Juste une manifestation? Oui, mais pas tant que ça.

Dans un pays qui connait des milliers de manifestations chaque année, celle du 20 février aurait pu passer inaperçue, voire "normale". Le hic c'est qu'elle vient après les formidables épopées tunisiennes et égyptiennes. Elle est donc d'abord espérée par une large part de la société marocaine désireuse de changement et crainte par l'Etat pour des raisons, en principe, sécuritaires. Jusqu'ici tout peut encore aller mais voilà que l'appel à la manifestation du 20 février a suscité, par réaction, un fort élan de sympathie envers le roi du Maroc, très populaire même dans les couches les plus défavorisées. Du coup une véritable bataille rangée a vu le jour, les pros et les anti-manif s'affrontent sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter...), blogs, forums... Les anti frappent même au dessous de la ceinture: insultes, menaces, publication de noms et adresses des organisateurs de la manifestation. Bien évidemment, personne n'est dupe, les cyber-makhzéniens veillent et leurs pirates ne sont pas loin.

Cependant, au delà du pour et le contre, les maux dont souffre le Maroc sont bien réels et très nombreux: la corruption qui touche tous les secteurs, le clientélisme sous toutes ses formes, les abus de pouvoir, les achats de voix électorales, la faillite de l'enseignement, la répression arbitraire, la censure,... Des fléaux qui ont fait fuir les jeunes du champ de la participation politique. Et face au cloisonnement des médias traditionnels, ces jeunes, pour s'exprimer, n'ont trouvé que la chaleur virtuelle des réseaux sociaux.

A tant d'injustices, le Royaume du Maroc ne peut répondre par des réajustements formels. Une véritable révolution est souhaitée à l'instar de celle du 20 août 1953,  celle qui a conduit le Maroc vers le chemin de l'indépendance. Une révolution, comme l'autre, peut bénéficier de la popularité d'un roi et le dynamisme d’un peuple pour chasser les chantres de l'immobilisme et du conservatisme et punir les voleurs et les pillards. Et cette révolution-ci, le Maroc ne peut se permettre le luxe de la rater.


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