En effet, celui-ci fut un temps connu pour avoir la dent dure, ce qui fait un bien fou quand on voit à quel point les bienheureux sont surreprésentés dans la presse vidéoludique. A vrai dire, ses positions sont toujours bien tranchées, ce qui ne l'a pas empêché de s'enflammer inexplicablement pour certains jeux à l'image de la bombe M (pour marketing) Halo 3, affublée d'un retentissant 10/10, comme l'épisode original d'ailleurs. De telles scories ne suffisent toutefois pas à rendre ce luxueux canard (un canard laqué donc) infréquentable et ce pas seulement parce que ses couvertures (front et back) sont souvent un régal pour les mirettes.
Ce qui est réellement intéressant chez Edge, c'est la façon qu'a son équipe rédactionnelle de ne pas s'intéresser aux jeux uniquement en tant que tels, bien que les previews et autres tests toutes plateformes confondues occupent une bonne place. Ainsi, les créateurs, les studios de développement et les éditeurs ont droit sous forme d'interviews à pas mal d'attention de la part du magazine, qui propose carrément une rubrique consacrée aux formations et offres d'emploi dans le secteur. Depuis sa quinzaine d'années d'existence, il s'attache également via des dossiers à des sujets plus transversaux, du piratage aux jeux programmés en flash, de l'essor créatif chinois au potentiel éducatif de cette pratique en passant par la distribution en ligne. Autant de points d'approche et bien d'autres (une rubrique plus technique sur le software, une autre qui regarde vers le passé, une en forme de making-of...) qui en font une intéressante anomalie au sein du mammouth Future Publishing, domicile de pas mal d'exemples ce qui se fait de pire en matière de presse (musicale, vidéoludique...). L'accès à certains arcanes des loisirs interactifs a toutefois un prix : le prix (ben oui), démesuré en import et la nécessité de maîtriser la langue de Shakespeare pour affronter ces plumes, parfois un petit peu pompeuses.
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