Ce livre est un bijou : Akira Mizubayashi raconte sa passion pour la langue française, qui a orienté toute sa vie et qui s’est emparée de lui alors qu’il avait dix-huit ans, et qu’il écoutait, à Tokyo, des leçons diffusées par la radio nationale. Il greffe à un récit autobiographique teinté d’humour de passionnantes réflexions littéraires.
En 1970, jeune étudiant, il étouffe dans la langue japonaise, qu’il assimile à une société consumériste et aux propos désabusés de ses camarades d’université : des mots dévitalisés, des phrases creuses. Un père austère et attendrissant a guidé son frère vers la musique - l’auteur en a profité pour découvrir Mozart, qui l’éblouit et l’accompagnera toujours - et n’hésite pas à offrir à son second fils un coûteux magnétophone pour qu’il puisse enregistrer les cours qu’il écoute sans cesse, et s’en imprégner. L’apprentissage du français lui offre, dit-il, la possibilité de recommencer ma vie…, de remodeler et reconstruire l’ensemble de mes rapports à l’autre, bref de remettre à neuf mon être-au-monde. À l’université, il se plonge dans l’œuvre de Rousseau, qui devient son modèle absolu.
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