Oui, à l’escouade permanente de lutte anticorruption !

Publié le 18 février 2011 par Jclauded
Le gouvernement du Québec vient de proposer la structure d’une nouvelle « escouade permanente de lutte anticorruption ». C’est une très bonne idée. Une fois mise en place, j’ai la conviction que ce sera un moyen efficace pour arrêter la gangrène mafieuse qui ronge le milieu de la construction au Québec et qui coûte si cher aux contribuables.
Le 14 mai 2009, j’écrivais dans mon blog intitulé : Rien ne va plus, ce qui suit :
« Rien ne va plus dans les coûts de construction à Montréal. Les dépassements des estimés prévus pour les grands projets d’infrastructures et de bâtiments importants sont incompréhensibles. Tout passe du simple au double quand ce n’est pas au triple….
… Que se passe-t-il ? Sommes-nous victimes de fraudeurs ? Les estimateurs sont-ils de complets ignorants ? Y-a-t-il une mafia qui s’est installée dans le domaine de la construction avec comme but de souffler les prix et les profits ? Ce ne sont pas les questions qui manquent…
Une vraie solution serait la mise sur pied par le gouvernement du Québec d’une commission d’enquête sur les coûts de construction. Il est urgent de bien comprendre ce qui se passe afin de faire les corrections nécessaires car le Québec va entreprendre dans les cinq prochaines années plus de 45 milliards $ de travaux d’infrastructures
».
Par après, devant le refus du PM Jean Charest de déclencher une telle commission d’enquête, je l’ai réclamée, comme tant d’autres par la suite, encore et plusieurs fois.
Aujourd’hui, enfin, nous sommes devant une proposition concrète inspirée de ce qui se fait à New York pour combattre efficacement la pègre, avec l’exception que cette escouade permanente ne sera pas sous la direction d’un commissaire autonome comme là-bas.
À mon avis, la commission d’enquête sur la construction tant réclamée au Québec n’est plus nécessaire. Elle aurait coûté au moins 200 millions de $ (la petite commission Bastarache n’a-t-elle pas coûté 5 millions $ ?), et aurait duré plusieurs années sans que nous soyons certains que les vrais coupables soient démasqués.
La nouvelle escouade permanente assimilera les effectifs de l’escouade policière ponctuelle « Marteau » qui agit actuellement et sera dirigée par un commissaire qui relèvera du ministre de la Sécurité publique et qui devra faire rapport à la population, aux trois mois, de l’évolution de ses dossiers. Son personnel sera composé en partie de fonctionnaires de plusieurs ministères reliés à la sécurité publique et au domaine de la construction.
La pression venant de partout demandant sans cesse une commission d’enquête, face au refus et les tergiversations du PM Charest, aura servi à aboutir à la création de la nouvelle escouade permanente anticorruption.
Si en mai 2009, lorsque les coûts des travaux de construction se sont enflammés, cette escouade avait existé, j’ai la conviction qu’aujourd’hui le problème serait réglé.
Il reste maintenant à l’opposition parlementaire de reconnaître le potentiel réel de la nouvelle escouade et de collaborer avec le gouvernement afin que la loi à être votée soit la meilleure possible. Par exemple, elle pourrait réclamer que le commissaire soit autonome au lieu de devoir répondre au ministre. Il me semble que le travail de cet Elliot Ness québécois serait ainsi plus efficace.
L’opposition devrait prendre le crédit de la formation de la nouvelle escouade car sans sa pression constante à exiger une commission d’enquête, la nouvelle escouade permanente de lutte anticorruption n’aurait pas été formée.
Si, par contre, l’opposition continue sa rengaine pour obtenir une commission d’enquête et dénigre les mérites de la formation de la nouvelle escouade, je crois que l’on pourra conclure qu’elle est de mauvaise foi et n’œuvre pas dans l’intérêt du Québec.
Claude Dupras