(RE)NAISSANCE.
Il me fut donné,
un matin de juillet,
de voir son sourire limpide
comme de l'eau de source
venir à moi du tréfonds de sa grandeur,
m'enivrer de sa fraîcheur
issue des filtres basaltiques
d’une terre jadis en fusion
créatrice de brûlis féconds,
aujourd’hui plancher des vaches.
Ce matin là, il me prit de le prier,
lui au fond des cieux,
garant de cette humanité
au cœur trop souvent aride,
sec, anhydre et veule,
lui implorant que de mon passé fœtal
ne subsiste qu’un avenir
aux jours meilleurs,
radieux, victorieux, pieux,
évanescents, aux parfums d’humus.
Ce matin là, c’est vrai,
je n’étais que fraction,
morceau d’homme,
frêle séquelle d’un instant de passion,
passion qui dit-on
naît de l’amour
concept de pur utopiste
au goût prononcé
pour les fables les plus absurdes
peuplées de filles ailées.
Ce matin là, oui,
le visage du monde
m’apparut vivant,
nacré aux couleurs d’un arc-en-ciel
que je crus éternel
aux pieds enfouis dans des chaudrons aurifères,
porteur de cruches d’espoir,
mais Il me rappela le péché originel,
celui qui engendra l’ombre et la peine
finalités de toute existence.
Ce matin de juillet…
Je m’en souviens !
Je baissai mes yeux rougis,
m’effaçai pour ne faire qu’un
avec ce monde dont je ne voulais point,
j’oubliai mes envies d’exister,
me fondis dans la masse visqueuse
des hommes sans lendemains
avec en guise de gage de survie
ma seule liberté !