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Santiago 73, post mortem - De Pablo Larraín ( Chili)

Par Kilucru
Santiago 73, post mortem - De Pablo Larraín ( Chili)Santiago 73, post mortem
(Post Mortem, Chili, Mexique, Allemagne, 2010)
Réalisation de  
Pablo Larraín
Scénario de Pablo Larraín & Mateo Iribarren
Interprétation : Alfredo Castro (Mario Cornejo), Antonia Zegers (Nancy Puelmas), Jaime Vadell (docteur Castillo), Amparo Noguera (Sandra Carreño), Marcelo Alonso (Víctor), Marcial Tagle (capitaine Montes)...
En compétition à la 67ème Festival International Du Cinéma De Venise 2010
Résumé
Santiago du Chili, septembre 73. Mario travaille à la morgue, où il rédige les rapports d’autopsie. Amoureux de sa voisine Nancy, une danseuse de cabaret soupçonnée de sympathies communistes, sa vie va être bouleversée par le Coup d’Etat contre Salvador Allende...
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73, comme le col de chemise, comme les couleurs déjà démodées avant de l'être, 73 année d'un certain basculement au Chili.
Pourtant tout semble réglé comme un triste et eternel papier à musique dans la vie de Mario, ses allées et venues au boulot au volant de sa minuscule voiture, sa vie monotone de célibataire, cet homme au look étrange, un faciès au couteau, barré d’une frange de longs cheveux blondasses, il porte un costume trois pièces de l’importance du fonctionnaire. Mario travaille à la morgue de Santiago et rédige tant bien que mal des rapports d’autopsie, qu’il note au crayon avant de les faire taper à la machine par un petit voisin. Son hobby, sa passion, observer sa voisine, une artiste de cabaret, il guette ses entrés sorties et soulage d’inévitables pulsions érotiques en songeant à elle.
Alors qu’il ose enfin l’aborder, l’ayant suivi jusque dans les entrailles, coulisses, du spectacle, il découvre une femme sur le point d’être virée.
Pablo Larraín plante un décor, à grand renforts de couleurs ternes, cette rue, ce vieux music hall, les très rares scènes d’extérieur, faite de grisaille ou de couleurs atones, le logement tristounet de Mario  servant de terrain de rencontre entre deux solitudes, est-ce un amour naissant. Mario voudrait tant y croire, lui qui déjà formule sa demande, alors que dehors les manifestant défilent.
Quand il reviendra après une journée de travail harassante, après avoir croisé parmi tant de cadavres un homme sortant du lot, pour la dépouille duquel tout un état major semble s’être déplacé…celle qu’il chérit se serait-elle évaporée, alors que dans les rues , nombre de maisons paraissent dévastées, pillées, incendiées !
Santiago 73, post mortem - De Pablo Larraín ( Chili)
Pablo Larrain ne nous éclaire en rien, ses personnages interprètent dans des décors pouvant aussi bien être de cartons-pate une étrange comédie, tantôt absurde et alors une certaine drôlerie l’emporte. Mais la plupart du temps, alors que les corps s’amoncellent dans cette morgue où l’on se livre désormais à un rapide comptage , le rire vire au jaune et seul notre héros survole tout cela sans sourciller, qu’on lui démontre qu’il vient de prendre le train de l’histoire et le voici auréolé d’une certaine importance. Oui notre héros est un beau et bon crétin, oui même son amour peut se révéler dangereux, cacher cet amour s’il ne peut être mien, ensevelissez le …..Enrage-il !
Pablo Larrain ne cite, ne nomme rien, ni personne pourtant oui il s’agit bien du Chili et l’autopsie si critique est celle de Salvador Allende, les militaires sont ceux aux ordres de Pinochet, …et Mario un petit, tout petit rouage de ce nouveau régime !
L'arrivée au pouvoir d'une dictature militaire à grand renforts de cadavres, quel meilleur endroit qu'une morgue pour évoquer l'horreur sans avoir à l'afficher !
CritiKat.Com "...Pablo Larraín n’a rien laissé au hasard. Une large gamme de teintes brunâtres dépeint l’empâtement maladif, l’automne dépassionné où s’endort la capitale chilienne. Les motifs oppressants des papiers peints, la présence forte des cloisons, la monotonie des lignes verticales et horizontales, la grisaille du climat et du béton dont est construite la ville, tout jusqu’au grain de la pellicule traduit un manque d’air, un manque d’espace, une liberté agonisante. À cette morne anesthésie répond une inquiétude de chaque instant : il ne peut plus s’agir que d’un léger choc pour que tout s’effondre puisque, déjà, tout s’affaisse.
Le Monde.Fr - "Santiago 73, post mortem" : le coup d'Etat chilien vu par un employé de la morgue
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