En effet le thème de cet article ne relève que de l’actualité sportive : la ICC world Cup 2011 va démarrer bientôt ! La ICC, c’est l’International Cricket Council et c’est donc la coupe du monde de cricket qui va durer du 19 février au 2 avril. La finale se jouant à Bombay.
Voila un sport auquel nous n’entendons rien mais qui est très populaire ici. Et bien entendu les pays qui vont s’affronter sont tous des pays anglophones. Dans le classement mondial les pays qui sont les meilleurs sont, dans l’ordre : l’Australie, l’Inde, le Sri Lanka, l’Afrique du Sud, l’Angleterre… et les trois moins bons sont les Pays-Bas, le Kenya et le Canada.
L’Inde n’a remporté qu’une seule fois cette coupe, en 1983
Voilà c’était le premier très court article que j’avais prévu d’écrire et dont la longueur est proportionnelle à la motivation qui m’animait. Mais bien entendu, finalement, je me suis résolu à creuser le sujet et comme un être errant creusant un trou sans savoir ce qu’il va trouver ou pourquoi il creuse, j’ai creusé. Et j’ai trouvé pas mal de choses sur ce sujet.
En réalité, et comme à la plupart de nos lecteurs, le cricket pose d’emblée un problème aux français que nous sommes : nous n’y comprenons rien, en dépit d’avoir, tous au moins une fois, essayé un jour ou l’autre de comprendre ce jeu bizarre, qui a l’avantage, parce qu’il est anglais, de fournir ainsi une très belle excuse à notre ignorance.
On trouve dans ce livre au titre alléchant « God save les Anglais », la remarque suivante : « Mais dans le genre tordu il y a pire : le cricket. Là, le monde n'a pas suivi, laissant aux seuls britanniques et à leurs anciens sujets des colonies, les plaisirs multiples, mais à l'évidence imperceptibles aux autres, que procure le cricket. Redoutant les migraines, j'avoue avoir abandonné le lecture des règles de ce sport, subodorant toutefois sa filiation avec le base-ball américain ».
Dans les Hexagons, Alain Schifres, ose cette formule : « l'orthographe est le cricket des Français. Le cricket et l'orthographe ont en commun d'être incompréhensibles aux étrangers, sans parler des indigènes ».
Ce jeu a des origines obscures et certains francophiles disent qu’ils pourraient descendre du jeu de criquet français, ce qui est loin d’être avéré et ce qui, à notre avis, contredirait la thèse que je défends à savoir que le cricket illustre bien le fait qu’il y a de grandes différences génétiques entre les français et les anglais ! Comment expliquer autrement que 99% des français n’ait jamais pu comprendre et assimiler les règles de ce jeu ?
Revenons à l’histoire ; c’est en 1611 que l'on trouve la première référence au cricket comme un sport à part entière. Dans le Sussex, deux hommes ont ainsi été condamnés pour avoir joué au cricket le dimanche au lieu d'avoir assisté à la messe. Vous l'aurez compris, le cricket n'était, à cette époque, pas (encore) une religion.
On le sait tous, ce jeu (ou ce sport) est vraiment anglais, date de longtemps a été adopté par tous les pays des ex-colonies anglaises.
Un voyageur anglais de la fin du XX° siècle, James Darmesteter, dans ses « lettres sur l’inde 1888 », écrit ceci : « Par bonheur, l'Anglais n'a pas beaucoup besoin de variété. Que faut-il pour passer la vie? Le polo, deux fois la semaine, de temps en temps un gymkhana, et, tous les jours, une partie de cricket: ubi cricket, ibipatria, Soyez bien sûr que, dans tout cantonnement nouveau, le premier emplacement choisi n'est point celui de l'église, mais le cricket ground; et le chapelain lui-même, s'il descend au fond de sa conscience, reconnaîtra bien que l'on peut se passer à la rigueur, lui le premier, et d'église et de sermon et de chapelain, mais de cricket, jamais ».
Plus près de nous, en 1933, un français vivant à Londres écrit : « Laissez-moi vous dire d'ailleurs que les Anglais appellent sport national un sport qu'ils sont seuls à pratiquer. Le tennis et le football, par exemple, étaient des sports nationaux tant que personne n'en avait disputé la maîtrise à l'Angleterre. Aujourd'hui, c'est le cricket qui a pris leur place ; et des enthousiastes ont voulu faire dire à l'histoire que c'était là un sport pratiqué de temps immémorial chez nous, et que dès le seizième siècle on en parlait en connaissance de cause. On aurait beau leur dire que le cricket a pour ancêtre direct le jeu de « criquet » français qui se jouait déjà au Moyen-Age, ils répondraient en citant des racines celtes ou galloises de « cricket » pour nous faire croire que le sport est bien autochtone chez nous ».
A SUIVRE