A propos de Largo Winch II de Jérome Salle 1 out of 5 stars
Trois ans après la mort de son père, Largo Winch, à la surprise générale, décide de léguer son immense fortune à une association humanitaire. Mais un mystérieux témoin l’accuse de crime contre l’humanité en Birmanie, ce qui contraint Largo à retourner sur les traces de son passé, à la recherche d’une femme dont il s’était épris et d’un témoin capital qu’il avait sauvé des griffes d’un groupe armé de résistance birman. Mais qui a disparu…
On prend les mêmes et on recommence… Adapté cette fois des épisodes La forteresse de Makiling et L’heure du tigre, Largo Winch II est dans la même lignée décevante que le premier opus. La faute à un scénario qui alterne flashs-back et une foule de personnages trop nombreux qui ont pour effet de diluer l’intrigue en la compliquant jusqu’à la rendre confuse.
On retrouve certes la dimension aventurière et un peu rebelle du personnage de Largo (son côté sentimental aussi), mais comme dans le premier épisode, la composition de Sisley (en Largo Winch) manque d’épaisseur, de chair, de tension dramatique.
Tout n’est pourtant pas à jeter dans ce film, loin de là, mais il y a une certaine anarchie dans le scénario qui part dans tous les sens, la faute à des personnages et des péripéties trop nombreux. Certaines scènes d’action sont bien filmées comme celle de la course poursuite dans le ciel entre Lazarevic et Largo ou celle de la lutte à poings nus dans la chambre d’hôtel, mais paradoxalement, ce sont les seconds rôles qui marquent beaucoup plus de leur empreinte la pellicule que la prestation de Sisley.
Il faut dire qu’avec Sharon Stone en procureur générale de la Cour pénale internationale et quadragénaire sexy (et qui nous refait le coup de Basic Instinct et du croisé-décroisé des jambes !), Largo Winch II a tout pour plaire. Mais les compositions d’Ulrich Tukur (le dirigeant du groupe W), de Laurent Terzieff (l’ami de feu le père de Largo) et d’Olivier Barthelemy (fidèle comparse de Largo Simon Ovronaz) sont tout aussi remarquables.
En lien direct avec le Biscoton de Les Tribulations d’un Chinois en Chine, Olivier Barthelemy s’affirme comme un digne successeur de Darry Cowl. Même raideur comique, mêmes suffisance et ton pédant. Olivier Barthelemy donne une vraie consistance à son personnage. Et une touche d’humour bienvenue dans le film. Il faut saluer aussi dans le film les compositions d’Alexandre Desplats qui relèvent la mise en scène et parviennent à donner une ampleur dramatique au film.
Quant à Lazarevic, au mafieux russe, au colonel birman tyrannique et corrompu, ils sont autant de personnages qui diluent l’intrigue et étirent la tension du film. Et à égal avec la composition de Sisley, déserve ses enjeux dramatiques.