Avec les événements politiques en Tunisie et en Egypte, je ressens un désir de liberté et de renouveau. Le manifeste de Stéphane Hessel, Indignez-vous ! n’est peut-être pas non plus étranger à ce besoin de changement.
Refusons d’obéir !
La Désobéissance civile de Henry David Thoreau est un traité de quelques pages seulement mais il a influencé nombre de leaders comme Martin Luther King et Gandhi. Pour manifester son opposition à l’État de Massachussets qui pratique l’esclavage et finance la guerre au Mexique, Thoreau décide de ne plus payer ses impôts qui servent à financer des causes inhumaines. Il n’encourage pas ses lecteurs à l’imiter : il montre qu’il est possible de se révolter de façon pacifique contre le pouvoir en place.
Selon lui, il ne faut pas obéir à des lois bêtement édictées mais chercher le bien. L’État fait des hommes des sujets, incapables de réfléchir par eux-mêmes.
Avant lui, un autre se questionnait sur cet aspect moutonnier de l’individu. Il s’agit d’Étienne de La Boétie, l’ami de Montaigne lequel ne pouvait expliquer leur amitié autrement que par cette affirmation : « parce que c’était lui, parce que c’était moi. »
Le Discours sur la servitude volontaire a beau avoir été écrit au 16ème siècle, il est toujours d’actualité et quel panache ! J’ai particulièrement apprécié le rythme enlevé et les comparaisons animalières. Comme Thoreau, La Boétie s’interroge sur cette obéissance aveugle de la masse qui accepte sans broncher de se plier à la tyrannie d’un homme à la tête d’un pays. Alors que l’homme pourrait choisir la liberté, il s’assujettit et ce, par habitude et par mollesse.
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Vivons d’amour et d’eau fraiche !
Que ce soit Sénèque (De la vie heureuse) ou Thoreau (La Vie sans principe), nous devrions abandonner le travail qui nous asservit et nous éloigne de l’essentiel : le bonheur. Pour Thoreau, le travail contre un salaire est stupide. On peut exercer une activité à condition de le faire par plaisir et non par appât du gain. L’argent nous dirige et nous empêche de penser librement. Ce livre est plein de sagesse et de drôlerie. Pour nous montrer à quel point nous sommes obnubilés par l’argent, Thoreau n’hésite pas à prendre des exemples absurdes tirés de ses observations. Sénèque, lui, est beaucoup moins léger. Il s’adresse à son lecteur avec sévérité mais se veut amical. Les deux auteurs nous proposent donc, pour être heureux, de ne pas s’attacher aux choses matérielles et de se consacrer aux « loisirs », c’est-à-dire à la pensée. Quel beau programme !
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Choisissons la solitude ?
Thoreau a pratiqué la solitude et a raconté son expérience notamment dans Walden ou la Vie dans les bois. Un autre nous encourage à chercher ce fameux bonheur loin des hommes : Rousseau dans Les Rêveries du promeneur solitaire. Haï de ses pairs, incompris de ses contemporains, c’est dans la retraite qu’il décide de finir ses jours. Certes, ces lignes sont poétiques et magnifiquement écrites mais plaintives, hélas. Rousseau est un compagnon pour un instant de littérature, mais son ton affecté ne nous est d’aucun secours… Pour connaître le goût du bonheur à l’état pur et le retour à la nature, préconisé par Thoreau, je vous conseille de relire Robinson Crusoé de Daniel Defoe, seul roman de cette sélection. Avec ce naufragé, rêvons d’un monde sans argent, où l’homme ne se préoccupe que d’une chose : vivre le moment présent.
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