Y a-t-il un shérif du ciel dans l'avion ?

Tout sourire, tout bronzé, vous descendez de votre avion de retour du Sénégal. Séjour paradisiaque, soleil à gogo, peuple chaleureux, savane dépaysante !

Cerise sur le gâteau : votre voisin d'avion. Un shérif, un vrai, un dur. Bien meilleur que le Joss Randall de votre enfance . Un vrai : un shérif du ciel.

La commission Transports du Parlement européen et les représentants des gouvernements des Etats membres de l'Union européenne viennent de vous offrir ce cadeau original pour vos étrennes 2008 : es mesures de sécurité aérienne en Europe ne concernent plus seulement le sol mais la présence d'agents armés à bord des avions des compagnies européennes. Fait marquant : pour la première fois, l aussi les vols.

Je vous avais déjà annoncé l'arrivée en force de "sky marshalls" suite à l'idée déjà proposée par la Commission européenne en 2005 : " Le far-west s'invite à bord des avions". Ce compromis permet de "trouver un équilibre entre les mesures anti-terroristes et les droits des passagers" dans le cadre de la sécurité dans le transport aérien.

La donne a changé. Aujourd'hui, la sécurité aérienne est devenue une priorité absolue de l'agenda politique européen et mondial suite aux attentats du 11septembre 2001 et les attaques contre des avions de ligne

déjouées en août 2007 en Angleterre. L' Europe renforce les règles de sécurité au sol et désormais en vol.

Mesure indédite selon vous ? En fait les compagnies aériennes Swissair, israélienne El Al, indienne Air India ou américaine United Airlines sont réputées pour compter parmi leurs passagers des "shérifs de l'air".

Mesure efficace ? Certains gouvernement estiment que la présence d'armes à bord ne fait qu'augmenter les risques. D'autres montrent l'exemple de la compagnie israélienne El Al qui n'a été victime que d'un seul détournement d'avion, en 1968.

En Europe, déjà plusieurs pays ont refusé la présence de tels agents. Raisons invoquées : ces pays préfèrent assurer la sécurité au maximum avant l'embarquement ou jugent que la présence d'agents n'empêchera nullement d'éventuels actes terroristes.

Pourtant on peut supposer que leurs services secrets en aient placés dans certains vols, sans en informer le pilote et l'équipage. Par exemple : la Belgique, le Luxembourg, l'Italie, l'Espagne, la Pologne et la Grèce.

Cet accord du 11 janvier 2008 doit encore être formellement approuvé en séance plénière lors de la session de mars du Parlement européen. Ces agents spécialisés devront être, selon les termes mêmes de l'accord, " spécifiquement entraînés et sélectionnés (avec autorisation spéciale de port d'armes à bord accordée à la compagnie aérienne)".

Sélection et formation pointue pour ces policiers armés, OK. Qui va payer la note salée ? L'accord précise que les coûts de sécurité seront répartis entre les autorités publiques, les aéroports, les compagnies et ... VOUS, les passagers.

" Le règlement n'oblige donc pas à avoir des agents de sécurité dans les vols" précise le rapporteur sur ce sujet, le député italien du groupe ALDE ( Alliance des Démocrates et des Libéraux en Europe), Paolo Costa. Chaque pays de départ et d'arrivée du vol devront avoir approuvé la présence de ces agents dans l'avion.

"Il y aura des agents de sûreté dans les vols, si les autorités chargées de la sécurité nationale le considèrent nécessaire : ce sont elles qui sont les mieux placées pour juger si cela est utile ou non".

En fait, un panel d'autres mesures sur la sécurité dans l'aviation civile fut établi ce 11 janvier 2008 :

• le passage aux rayons X des passagers et des bagages à main
• le contrôle de l'accès
• la vérification de l'absence d'objets interdits
• les contrôles et fouilles à bord
• les patrouilles
• d'autres contrôles physiques.

Pas de panique donc. Ne commencez pas à regarder d'un oeil soupçonneux votre voisin de vol !