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Par Editions Epicure le 17 février 2011 mini url : http://keek.fr/5f7119
L’auteur - et, le cas échéant, l’illustrateur - passent avec l’éditeur un “contrat d’édition”. Une fois la maquette réalisée, elle part pour l’imprimerie. Les diffuseurs jouent la partie commerciale et les distributeurs approvisionnent les points de vente.
Les créatifs
Ils sont souvent à l’origine du projet, mais tout seuls, ils ne peuvent pas faire grand chose. L’auteur a écrit son roman, son essai, son pamphlet, son cours de maths… pour le faire éditer, il démarchera des éditeurs. Les illustrateurs, pour leur part, tenteront de se faire remarquer en montrant leur “book”, c’est-à-dire un dossier présentant leurs projets et réalisations, pour se voir confier des missions.
Les éditeurs
Ce sont les grands chefs, ceux qui décideront de publier tel ou tel projet. Ils reçoivent tous, même les plus modestes, un nombre impressionnant de manuscrits, généralement par voie postale, parmi lesquels ils choisiront leurs prochaines parutions. Mais ils sont aussi souvent à l’origine d’un ouvrage dont ils passent la commande auprès d’un auteur avec lequel ils souhaitent travailler. Les maisons d’édition se chargent de toute la mise en forme définitive. Ce sont elles qui, en général, choisissent l’éventuel illustrateur, et qui se chargent de réaliser la maquette (merci l’informatique, qui a révolutionné le métier !) jusqu’au BAT (”bon à tirer”) qu’on confiera à l’imprimeur.
L’imprimeur
Il réalisera la commande, en respectant le cahier des charges fourni par l’éditeur. Malgré les progrès de la technique, il reste un peu artisan : soixante opérations, en moyenne, sont nécessaires pour réussir une belle reliure ! On confond souvent les deux, mais le diffuseur visite régulièrement les libraires afin de présenter les catalogues des éditeurs et de prendre leur commandes, alors que le distributeur s’occupe de la logistique : stock, approvisionnement physique, facturation.
Le libraire
Spécialisé ou non, il a pour tâche de gérer son commerce et conseiller ses clients. Il doit bien connaître ses produits, et pour cela avoir lui-même lu un grand nombre d’ouvrages.
Les bibliothécaires et les documentalistes
Ils ont un peu le même rôle de gestionnaire et de conseil que les libraires, à la différence qu’ils ne vendent pas leur fonds… et qu’ils s’orientent de plus en plus vers un rôle de médiateur et d’organisateur d’événements culturels autour de la lecture.
L’édition : un secteur très concentré
Deux grands groupes (Hachette Livre en tête, qui pèse les deux tiers du marché français, et Editis) réalisent à eux seuls plus des trois quarts du chiffre d’affaires du secteur. Gallimard, La Martinière-Le Seuil et Flammarion sont loin derrière…
Les formations
Les formations pointues sont relativement rares, et bon nombre de professionnels en activité ont suivi des parcours plus généralistes : lettres modernes, sciences politiques, histoire ou socio… Si vous décidez de choisir cet angle d’attaque, il sera judicieux de vous spécialiser en fin de parcours. Et pour mettre toutes les chances de votre côté, pensez dès la première année de fac à effectuer petits boulots, stages et jobs d’été dans le secteur du livre. Pour ceux qui veulent se spécialiser tout de suite, petit tour des principales opportunités :
L’idée d’un cursus propre aux métiers de la création littéraire est très anglo-saxonne, et les auteurs français peuvent avoir suivi des voies très différentes. En revanche, les illustrateurs sont souvent diplômés des Beaux-Arts ou d’Écoles supérieures des Arts décoratifs. Plusieurs formations, du bac + 2 au Master, préparent aux divers métiers du livre, principalement à Paris, Lyon, Rennes, Toulouse ou Mulhouse.
Attention, la sélection est féroce ! Les bibliothécaires et les documentalistes peuvent se former dans des IUT, puis préparer une licence ou un master professionnel, ou encore suivre des cours à l’ENSSIB, École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques située à Lyon. Mais il faudra aussi passer des concours, car ils sont en très grande majorité recrutés par l’État et les collectivités locales (mairie, conseil général…).
Parole de pro
« L’éditeur est l’avocat des lecteurs : il doit avoir une idée de ce qui marchera, à quel prix, à quel format… et constituer une équipe : auteur, illustrateur, maquettiste, fabricant et commerciaux en respectant les délais et les budgets. C’est un chef de projet à part entière ! Pour m’y préparer, j’ai passé un master d’ingénierie d’affaires, qui cumule droit, commerce, finances et gestion de projets. C’est un diplôme prévu pour l’industrie ou le bâtiment, mais quand mes camarades de promo ont découvert les détails de mon futur métier, aucun n’a trouvé cela facile ! » Pierre Marchant, éditeur aux éditions Calleva (www.calleva.fr)
Sylvie de Mathuisieulx
Source : http://www.keek.fr/article/2017-les-metiers-du-livre-qui-fait-quoi