Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Tiho Celanovic
Parution : Janvier 2011
« Le diurne »est une nouvelle série de bandes dessinées née de la collaboration d'Eric Corbeyran et Tiho Celanovic. Le premier tome est paru en janvier dernier aux éditions « 12bis ». Vendu au prix de Il s'intitule « Wölfel Von Ulf ». C'est la présence de Corbeyran au scénario qui m'a incité à jeter un coup d'oeil sur ce nouvel album. En effet, je suis un grand adepte de nombreuses séries de cet auteur. « Le chant des stryges », « Uchronies », « Le réseau Bombyce » ou encore « Le maitre de jeu » sont autant de sagas que je dévore avec appétit. Par contre, Tiho Celanovic est un dessinateur dont je n'ai jamais lu aucun opus jusqu'alors. Mon premier contact avec son trait est la couverture de l'album. On y découvre les visages d'un homme et d'une femme en passe de s'embrasser. Je la trouve très réussie. Bref, tous les voyants sont au vert pour passer un agréable moment de lecture.
L’histoire commence par l’histoire d’une conquête de territoire. Une terre sauvage est habitée par des hordes de vampires la rendant dangereuse pour ceux qui envisagent de l’habiter. Mais avec courage et énergie, les hommes arrivent à se faire leur place et de nombreuses années plus tard, cette terre a fait place à un des plus grands ports du monde, Loukiana. Wölfel Von Ulf est actuellement chargé de diriger la milice protégeant la nuit la cité des attaques des vampires rodant encore dans la région. Il est le fils adoptif du bourgmestre. Il a été recueilli dans la forêt lorsqu’il était petit. Mais sa situation lui crée des ennemis. Le premier d’entre eux est son frère qui refuse de partager l’héritage de son père avec cet enfant abandonné. Certains notables de la ville lui reprochent de s’occuper un petit peu trop de leurs conjointes respectives. Mais surtout une rumeur enfle, une nouvelle race de vampire existerait : un vampire diurne qu’il serait impossible de différencier de l’homme…
La thématique du vampire est un classique. Néanmoins, je n’ai pas une grande culture dans ce domaine qu’elle soit littéraire ou cinématographique. Je me garderai donc de toute comparaison avec une lointaine série cousine. Une des manières de se démarquer de « Le diurne » est de nous présenter les vampires comme des néanderthaliens suceurs de sang. On est loin du côté sophistiqué qui les accompagne régulièrement. Dès les premières pages de lecture, je me suis montré curieux de savoir ce qu’allait donner cette nouvelle immersion dans l’univers des cousins de Dracula.
Cet album est le premier opus d’une nouvelle série. On découvre donc une introduction. Nouveau monde, nouveaux personnages, nouveaux codes… Bref, on ne peut pas échapper à une dimension explicative et informative. Elle est subtilement dosée. On découvre cet univers sans pour autant avoir l’impression d’assister à une présentation magistrale. De manière perlée et apparemment sans importance, Corbeyran nous plonge dans les rues et la politique de Loukiana. La trame ne se contente pas d’être posée. Elle avance et nous offre ses premiers rebondissements. L’intrigue est relativement dense. Le scénario possède plusieurs angles d’attaque dont le point de concours est le personnage éponyme de cet album, Wölfel Von Ulf. Une des richesses de l’album est de nous offrir une grande galerie de personnages dont l’importance apparaît non négligeable. Je n’ai pas envie de vous les lister, je vous gâcherais une partie de votre lecture. Je trouve que leur grand nombre apporte son éco à l’intérêt de l’histoire. Au cours de notre lecture, il nous offre de nouvelles interrogations dont on espère connaître rapidement les réponses.
« Le diurne »me permet de découvrir un nouveau dessinateur. En effet, Tiho m’était jusqu’alors inconnu. Je trouve son style réussi. On n’a aucun mal à s’approprier les personnages. Leurs visages sont suffisamment expressifs pour qu’ils nous plongent pleinement dans l’histoire. Il arrive également à nous offrir une ambiance très réussie dans Loukiana. On ressent assez bien l’atmosphère de cette grande cité enfermée au milieu d’un territoire hostile. En cela l’apport des couleurs de Nikola Vitkovic est une réussite. En naviguant entre les tons noirs et orangés, on a l’impression de n’être jamais dans la clarté. Cela ajoute au côté confiné de la ville. C’est une vraie réussite. De plus, le découpage des cases est varié et assez dense. Cela ajoute à l’intensité de la lecture.
Au final, je trouve que cet album est une réussite. J’ai pris plaisir à le lire. Je suis curieux de savoir ce que va devenir la série. Les jalons sont posés pour qu’elle prenne une belle ampleur. L’introduction est intéressante, la présentation est alléchante. Il ne reste donc plus qu’à espérer que l’envol sera réussi. Pour cela, il ne reste plus qu’à attendre la parution du prochain opus. Bonne lecture !
par Eric the Tiger
Note : 14/20