les moines de Tibhirine

Les sept moines de Tibhirine.

(Cahiers Croire, janvier-février 2011)

Sous la plume de Mgr Henri Teissier, évêque émérite d’Alger, on peut lire au sujet du film retraçant la vie et la mort des 7 moines (« des hommes et des dieux » qui vient de sortir sur les écrans) :

« L’interruption du processus électoral, le 11janvier 1992, avait déclenché dans le pays une résistance armée des groupes islamistes.

Dès les premiers jours de décembre 1993, les assassinats se succédaient, d’abord contre les algériens, puis contre les étrangers ou les non-musulmans.

-Le 12 septembre 1994, douze croates qui travaillaient en contrebas du monastère de Tibhirine étaient assassinés.

-Le 8 mai, deux religieux étaient tués à la Kasbah d’Alger dans la bibliothèque qu’ils géraient au service d’un millier de lycéens.

-Au cours des deux années suivantes, 18 religieux du diocèse d’Alger allaient être victimes des groupes armés, jusqu’à Mgr Claverie, le 1^er août 1996 à Oran.

Dès la publication par le GIA, en octobre 1993, d’une menace de mort générale contre les étrangers, puis contre les chrétiens, la plupart des familles chrétiennes durent quitter le pays.

Mais la quasi-totalité des prêtres, des religieux(ses) et des laïcs missionnaires décidèrent de rester. »

Par ailleurs, la voie royale vers la sainteté est d’attendre Dieu en restant là où l’on est. C’est à une courageuse patience que nous sommes appelés, ainsi qu’à reconnaître que toute force vient d’en haut et qu’elle nous est donnée.

Quant à Joseph Fadelle, il indique :

« Tout bon musulman a le devoir de convertir les ‘mécréants’ à l’islam. Derrière ce devoir se dessinent le lien qui relie chaque musulman à sa religion et l’obligation d’y être fidèle.

Celui qui transgresse cet attachement structurel et ose le dire publiquement se heurte au Coran, qui veut que tout musulman qui renie sa foi doit être exécuté. »

Luc Dubrulle, directeur de l’Institut d’études religieuses (Institut catholique de Paris), précise :

« Le courage, encore appelé la force, est une des 4 vertus cardinales…..plus je pose des actes courageux, plus le courage grandit en moi et rend facile le fait d’en poser de nouveaux….

Les vertus cardinales (la prudence, la justice, la force, et la tempérance) sont les vertus charnières, les principales vertus humaines, après les vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité. »

Et Madeleine Delbrêl de citer le cardinal Martini :

« Le premier pas de la force chrétienne ne consiste pas à serrer les dents,mais à prendre humblement conscience de sa propre faiblesse. »