Le vieillissement de la population devrait porter dès 2015 à 2 millions le nombre de français de plus de 85 ans, ce qui pose clairement la question de la prise en charge de la dépendance. Un récent sondage du CSA montre que 71% des français interrogés ne souhaitent pas endosser le rôle d'aidant pour l'un de leur proche en perte d'autonomie.
La dépendance est le vaste sujet auquel le gouvernement tente de s'atteler afin de répondre aux besoins d'une population vieillissante. Le CSA propose les résultats d'un sondage mené auprès des français qui révèle que 4 français sur 10 ont déjà été confrontés à une situation de dépendance de l'un de leurs proches.
Une prise en charge anxiogène
Le sondage du CSA en collaboration avec Vitalliance (service professionnel d'aide à domicile), a été effectué en novembre 2010 sur un échantillon national représentatif de 1006 personnes.
A l'heure où la population française continue à vieillir de plus en plus tard et face à une dépendance de plus en plus forte il est important de savoir comment l'opinion française se comporte afin d'anticiper une demande exponentielle. Par exemple on estime que d'ici 2020, la maladie d'Alzheimer, qui demande une prise en charge accrue, touchera 1,3 million de personnes.
On s'aperçoit que 39% des français on déjà été confrontés à la dépendance chez un proche et que 97% pense que c'est un sacrifice que de s'en s'occuper. Sacrifices dans la vie familiale (39%), dans la vie de couple (28%), sur le temps libre (36%). Ce sont les femmes qui s'impliquent le plus dans la prise en charge de la dépendance et il n'est pas rare qu'elles stoppent leur activité professionnelle pour devenir aidant familial.
Une grande majorité reste réticente au placement en institut spécialisé et pour 87% des Français, il semble nécessaire que la personne âgée continue à vivre chez elle en recevant l'aide d'une personne à domicile pour les tâches quotidiennes.
Cependant 71% restent contre l'idée de prendre un proche en état de dépendance à son propre domicile.
Enfin, face à la gestion du quotidien en cas de perte d'autonomie chez une personne proche, 47% des français déclarent être angoissés à cette idée. C'est donc un signe qu'ils ne se sentent pas assez armés pour faire face à ce phénomène qui va amplifier avec les années.