entretien entre NewsParcs et Dominique Hummel

Publié le 17 février 2011 par Blogfuturoscope

SOURCE : http://www.newsparcs.com

NewsParcs était convié le week-end dernier à assister au lancement de la 24ième saison du Futuroscope, une année importante avec l’arrivée de la Compagnie des Alpes dans l’actionnariat, la réalisation de deux grands projets et les préparatifs du 25ième anniversaire !
Nous avons eu l’opportunité de rencontrer Dominique Hummel, président du directoire du Futuroscope, qui est revenu sur le succès de la saison dernière mais aussi sur les projets du parc, et plus spécifiquement sur une nouvelle stratégie et une nouvelle ligne éditoriale. Nous avons également écouté l’actuel Président du Conseil de la Vienne, Claude Bertaud, qui s’est exprimé sur l’arrivée de la Compagnie des Alpes. Enfin, nous reviendrons sur les nouveautés 2011 en fin d’article.
« Futuroscope ; une sacrée histoire »
Dominique Hummel a rappelé les points clés qui ont fait la réussite du Futuroscope ces dernières années, en mettant en avant le fait que le parc évolue dans un métier où l’offre créé la demande, et pas le contraire. Pour illustrer la dynamique des dernières saisons, il cite tour à tour Les Yeux Grands Fermés « qui a accueilli 600 000 visiteurs depuis son ouverture en 2005 », Danse avec les Robots (en 2006), « une attraction qui nous a permis de mettre le pied dans les sensations, mais toujours avec notre style », Les Animaux du Futur (en 2008) tout en précisant « même si on n’a pas réussi totalement sa mise en œuvre » et Arthur, l’Aventure 4D (en 2010) « une autre initiative révélatrice d’une démarche qui consiste à chercher des créateurs français, des signatures qui nous apportent leurs touches artistiques. »
Il ajoute : « Faîtes vous plaisir, osez de nouvelles expériences » en précisant qu’il existe au Futuroscope 4 familles d’expériences : les découvertes, les sensations, les émotions (avec le spectacle nocturne notamment) et le divertissement pour les jeunes enfants.
Dominique Hummel souligne les objectifs du parc qui sont de renouveler chaque année 1/5 des attractions et de proposer des nouveautés « de taille » tous les 2 à 3 ans. « Le Futuroscope revient de loin… Depuis 2003 nous sommes en croissance grâce à une formule qui a fonctionné jusqu’à aujourd’hui : un investissement annuel d’à peu près 10% du chiffre d’affaires, pour nous permettre de renouveler 20% du contenu et augmenter le taux de revisite à 60% du nombre total de visiteurs. Le renouvellement, c’est proposer 5-6 nouveautés à chaque saison. Nous avons des outils qui ont une certaine flexibilité (ndlr : le cinéma dynamique, le Solido, les Imax, etc.) et qui permettent dans le même contenant dans faire bouger le contenu ! Puis nous avons proposé de grandes nouveautés tous les deux ans depuis Voyageurs du Ciel et de la Mer en 2004 ! Nous en avons prévu une grande pour 2012, mais vu le 25ième anniversaire elle sera décalée dans le temps pour ouvrir plutôt en 2013 »
Le Futuroscope, c’est aussi 40 millions de visiteurs depuis 1987 et le troisième parc français en terme de fréquentation en 2010 (ndlr : Futuroscope indique être le second parc français, car il consièdre le Parc Disneyland et les Walt Disney Studios comme un seul parc d’attractions, ce qui n’est pas correct ). « On a franchi le cap des 1.8 millions de visiteurs en 2010, et c’est clair que la nouvelle perspective c'est 2 millions… mais sans doute pas cette année, parce qu'il faudra un petit peu de temps. Nous sommes mobilisés pour atteindre à nouveau ce chiffre symbolique, que le Futuroscope a plusieurs fois franchi dans les années 90. C'est inscrit dans nos gènes ! »
Comment expliquer cette croissance dans un contexte plutôt défavorable ? « Nous sommes à la fois un parc de proximité qui vit d'une clientèle « à la journée » pour 1/3 des visiteurs, mais nous sommes beaucoup plus que ça puisque les 2/3 restant viennent de bien plus loin et consomment le Futuroscope plutôt comme un court séjour dans ce qu'on appelle une logique de resort. » Le parc est en effet entouré d’une dizaine d’hôtels qui lui permettent d’être un lieu de destination pour les familles mais aussi pour le tourisme d’affaires. « Souvent, les gens sont surpris qu’une activité comme la nôtre puisse être un succès alors que la morosité est autour… Mais on pourrait presque dire par provocation que c’est peut être grâce à ça ! Car une crise appelle une envie de ressouder le lien familial, de faire le break, de rompre le quotidien. Nous essayons d'être au rendez-vous de ces 3 attentes, ceci expliquant en partie cette croissance dans ce contexte plutôt défavorable ! »


Arthur, l'Aventure 4D est un grand succès !

« Préparer 2012 »
2012 sera marqué par les célébrations du 25ième anniversaire du parc, avec une thématique centrée autour du « peuple du futur venu à la rencontre des humains » et avec une idée principale : « Les grands rêves de l’Homme » (la téléportation, la communication par la pensée, etc.)
Concrètement, les allées seront animées par de multiples animations et spectacles tout au long de la saison, grâce à une centaine de troupes (pour la plupart des artistes de rue découverts dans des festivals) dont certaines seront déjà présentes cette année.
La saison 2012 débutera d’ailleurs dès le mois de décembre avec la création dans l’ancien Palais des Congrès d’un nouveau spectacle de magie nouvelle avec Bertran Lotth en association avec Arthur Jugnot, et où les tours seront utilisés pour raconter une histoire… D’autres nouveautés et transformations sont prévues, nous y reviendrons plus bas, lors de la rencontre avec Dominique Hummel.
« Nos amis de la Compagnie des Alpes »
Claude Bertaud, Président du Conseil de la Vienne, est quant à lui revenu sur l’arrivée de la Compagnie des Alpes au sein de l’actionnariat du Futuroscope, et a donné un peu plus de détails sur les étapes qui ont mené le Conseil à choisir ce nouveau partenaire.
Il a rappelé que le département de la Vienne a repris le Futuroscope en 2002 « après deux années extrêmement dramatiques en terme de fréquentation » et que « la croissance est exponentielle depuis cette date ». Il a aussi expliqué que les budgets des départements français sont de plus en plus contraints, et que leur intervention annuelle aux investissements du parc, « à hauteur de 5 millions d’euros », représentait « une dépense importante qui nous laissait annoncer que pour l'avenir nous pourrions rencontrer un certains nombre de problèmes en terme de financement ».
D’où la décision de se mettre en contact avec un certain nombre d’opérateurs dans le milieu des parcs d’attractions, et principalement 3 d’entre eux, la Compagnie des Alpes et deux groupes basés sur des fonds de pension. « Nous avons choisi de poursuivre les contacts uniquement avec la Compagnie des Alpes, et nos échanges ont duré environ 18 mois. L'ensemble des groupes politiques de l'assemblée départementale ont participé aux négociations et puis finalement nous somme tombés sur un certain nombres d'accords parce qu'il y avait des obligations auxquelles nous devions tenir ».
Des obligations ? « Principalement l’aspect social, c’est à dire qu’on ne souhaitait pas que le parc devienne saisonnier par exemple. Nous avons donc tenu à ce qu’il soit ouvert au minimum 270 jours dans l’année, et cela a été acté dans le contrat avec la Compagnie des Alpes. » « Nous avons souhaité que Dominique Hummel et son encadrement soit reconduit » et pour les investissements, Claude Bertaud précise : « Il nous fallait absolument convaincre la Compagnie des Alpes, et ça n'a pas été compliqué, que le système que nous employons à savoir un investissement tous les 2 ans à hauteur de 10 millions (soit 5 millions chaque année) devait être maintenu. Et nous avons obtenu un accord global. » La Compagnie des Alpes détient donc aujourd’hui environ 45% des parts « pour l’instant, car ce qui n’est pas définitif » explique t’il. Rappelons que le reste de l’actionnariat se compose comme suit : 38% pour le département, 13 % pour la CDC et 4 % pour Unibail et d’autres investisseurs.
« Le conseil de surveillance de la Société du Parc du Futuroscope est présidée par Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes, mais nous gardons un droit de veto car nous détenons avec la CDC un peu plus de 50% des parts. C’est un droit de regard qui nous permettrait, sur certaines thématiques précisées dans le contrat, de nous opposer à d’éventuelles orientations que pourrait prendre ce nouvel opérateur. » En outre, « Le département reste propriétaire des biens immobiliers et d’un hôtel que nous allons réhabilité pour un investissement de 7,8 millions d’euros. »
Il conclue : « Nous sommes très confiants ! Les relations sont excellentes et nous sommes sur la même longueur d’onde ».
Par ailleurs, Claude Bertaud a affiché son entière satisfaction quant aux résultats du parc et a souligné le travail important réalisé par l’ensemble du personnel pour y arriver. « J’ai l’impression que l’équipe est plus une famille que des simples collaborateurs, car chacun se sent vraiment impliqué dans le fonctionnement du Futuroscope. Ils font un travail extraordinaire. ».


De gauche à droite : Claude Bertaud (Président du Conseil de la Vienne), Dominique Hummel (Président du directoire du Futuroscope), Michel Chevalet (journaliste scientifique), Jean-François Battoue (Responsable des Partenariats Habitat de GDF SUEZ ) et Jean-François Mauro (Directeur Régional de l'ADEME Poitou-Charentes) (Cliquez pour agrandir)

Rencontre avec Dominique Hummel
Nous avons eu l’occasion de poser quelques questions au président du directoire :
NewsParcs : Est-ce une force pour le Futuroscope de concevoir des attractions en interne ?
Dominique Hummel : Je pense que nous n’avons pas le choix ! A partir du moment où nous avons un positionnement spécifique, tout le talent du parc pour les prochaines années va être de nourrir cette différence. On est donc un peu « condamnés » à mettre une marque de fabrique à ce que l’on produit. On ne peut pas acheter du clé en main. Si je prends pour exemple les films Imax, je dois dire qu’on a vécu pendant longtemps du catalogue… mais aujourd’hui, quand on prend un contenu Imax, on le re-transforme à notre manière, comme avec « Chocs cosmiques » ou cette année avec « Monstres des mers ». Nous ne prenons jamais le produit tel qu’il est, nous le réduisons dans sa durée donc nous faisons des choix d’images, ensuite on travaille un texte pour l’inscrire dans l’identité Futuroscope. Mais attention, si on souhaite faire le plus de contenu « signé Futuroscope », on n’a pas la prétention d’imaginer tout faire en interne ! On ne pourra pas travailler avec nos propres équipes pendant des années, car il y aura à un moment donné une forme d’usure ou de redondance, donc je pense que nous devons garder la fenêtre ouverte aux talents extérieurs et à la créativité.
NP : Vous avez parlé de nouvelles expériences au Futuroscope, pouvez-vous nous en dire plus ?
DH : Oui, nous avons mis en place le programme ‘’pepite’’ (ndlr : prononcez pépite) pour « petites expériences pour l’imaginaire intégrant de la technologie et amenant de l’étonnement ». L’idée, c’est qu’il ne suffit pas d’avoir des attractions percutantes pour changer l’expérience globale du visiteur. Nous menons une réflexion sur plusieurs choses. La première c’est qu’on a jamais été trop rigoureux dans notre ligne éditoriale car nous n’avons pas tenu la promesse de René Monory à savoir un parc tourné vers le futur, et c’est pourtant dans la racine de notre marque, on y échappe pas ! On se demande donc sans trop s’immerger dans les questions de l’évolution technologique « Qu’est ce qui a aujourd’hui changé notre rapport au futur ? » « Quels sont les fondamentaux de notre vision de l’avenir », en gros nous pensons aux grands rêves de l’homme… Là, on est sur un thème beaucoup plus intéressant pour un parc de loisir, car ce n’est ni prétentieux ni scientifique, mais plutôt tourné vers l’imaginaire et vers les fondamentaux des grands mythes de l’homme.
Nous avons fait appel à scénographes sur une idée de créer une trame secondaire, développer du temps actif visiteur en dehors du temps qu’il passe dans les pavillons pour avoir une expérience globale qui va au delà des « simples » spectacles et attractions principales.
NP : Pouvez-vous développer cette notion de « trame secondaire » ?
On va travailler dès cette année à faire de nos files d’attentes et pre-shows des vrais lieux de contenu et d’expérience. On a choisi 6 thèmes qui seront mis en œuvre dans les 2 ans et on va aussi re-qualifier et amener du contenu à des lieux relativement neutres comme la Gyrotour ou la Cité du Numérique. Puis, on va apporter des expériences « hors les murs » avec la même ligne éditoriale simple : traiter des sujets de l’imaginaire, autour des grands rêves de l’Homme.
NP : Comment allez-vous budgétiser tout cela ?
On va simplement rééquilibrer les budgets d’investissement du parc, qui resteront au niveau d’aujourd’hui. On va maintenir notre rythme d’investissement, la question que l’on se pose c’est comment répartir le budget entre les attractions principales, les aménagements et cette seconde trame d’expériences pour le visiteur ? On va en gros investir l’équivalent d’un pavillon dans ces expériences, mais sur une durée plus longue. C’est un changement de vision assez stratégique, avec l’espoir qu’on arrive à densifier et diversifier l’expérience du visiteur. On veut bâtir une nouvelle ligne éditoriale.
NP : Justement, comment bâtir cette nouvelle ligne éditoriale ?
DH : J’aime bien les formules : j’ai appelé ça les 5 / 10 / 15 ! C’est à dire que nous devons déjà avoir au minium 5 ‘’superstars’’, c’est à dire des attractions incontournables capables d’attirer le public en masse et d’obtenir les meilleurs scores en terme de satisfaction, ce qui est déjà le cas d’Arthur, l’Aventure 4D aujourd’hui. Les 4 autres, c’est notre spectacle nocturne qui va être transformé avec un nouveau thème et des effets spéciaux supplémentaires, le spectacle vivant dont fera partie le grand spectacle de magie, Danse avec les Robots où nous réfléchissons à une V2 et la Vienne Dynamique, où nous avons pour projet d’améliorer l’immersion dans le film et le rapport à l’écran, je ne vous en dit pas plus !
Les 10 du milieu, ce sont nos vaches à lait ! Ce qui fait le succès du parc comme les formats Imax par exemple ou encore la future salle 4D. Là on va rester dans nos fondamentaux : le partage familial, une expérience plaisir mais avec une programmation plus rigoureuse. On se pose la question aussi de l’avenir de certains procédés, comme l’Omnimax qui est difficile à remplacer !
Enfin, il y a les 15 expériences ‘’pépites’’ qui vont traiter les sujets de cette ligne éditoriale de l’imaginaire et des grands rêves de l’Homme avec 5 expériences « hors les murs », 5 transformations de pre-shows et files d’attente et 5 lieux réaffectés à la nouvelle thématique.
NP : Pouvez-vous nous en dévoiler plus ?
DH : Oui, au Meilleur du Dynamique par exemple, on va développer le pre-show sur le thème de la mobilité et des transports, au Solido on aura le thème des milieux extrêmes et celui de Chocs Cosmiques sera retraité sur le thème de la « vie ailleurs ». A la Cité du Numérique, on va recouvrir la verrière de panneaux photovoltaïques, ce qui va l’assombrir et permettre la création de nouvelles expériences sur le thème de l’art numérique. Stars de Futur sera également reconverti… et on aura l’année prochaine un nouveau pavillon sur le thème des jardins de l’énergie. Les 5 expériences « hors pavillons » sont toujours en cours de réflexions avec des scénographes, l’une d’entre elle sera le spectacle vivant avec « Le Peuple du Futur » qui débutera dès cet été.
NP : Et vous avez déjà d’autres projets pour après ?
DH : Déjà, cette formule 5 / 10 / 15 que j’ai cité s’appliquera dans la période 2011-2013, avec la plupart des projets prévus pour le 25ième anniversaire. Après nous avons d’autres idées, comme la reconversion du Tapis Magique probablement pour 2014. Nous avons fait une étude technique concernant la possibilité d’y intégrer une nouvelle structure où les visiteurs seraient littéralement suspendus dans le vide au dessus d’un immense écran de 1200 m² ! On va aller en Chine et dans les Emirats pour voir tout ça et on négocie déjà avec plusieurs constructeurs.
Comme le savez aussi, Pierre & vacances ouvrira un nouveau Center Parcs dans le département à l’horizon 2015. Et bien, nous travaillons avec eux en vue d’intégrer une « touche Futuroscope » au futur domaine. Mais il est encore un peu tôt pour en parler !
NP : Qu’est ce qui va changer avec la Compagnie des Alpes ?
DH : Ce serait à eux de répondre ! (sourire) Plus sérieusement, dire que rien ne va changer serait faux… mais dire le contraire aussi ! Je découvre ce groupe et j’apprécie la stratégie qui est de dire « on se recentre sur les grands parcs et les grandes marques ». Ce qui est certains, c’est que la marque Futuroscope va pouvoir les aider dans leur développement, y compris à l’étranger. On partage beaucoup aussi, il y a pas mal de synergies à mettre en place. Et l’accord conclu avec le département nous promet une certaine autonomie. Vous savez… on devient le plus gros site du groupe, et la plus grande équipe !
Je sais qu’ils ont des difficultés avec le Bioscope, un parc pour lequel j’ai fait une proposition. Concernant notre projet au Tapis Magique par exemple, on pourrait mettre en place quelque chose là-bas à plus petite échelle qui pourrait nous donner une idée du potentiel de ce genre d’attraction.
NP : Quels sont les risques aujourd’hui pour le Futuroscope ?
DH : Ils sont les mêmes qu’avant ! Le fait d’appartenir au Conseil Général ne nous donnait pas plus de chances de supporter la conjoncture économique défavorable qu’aujourd’hui. Il faut savoir qu’on a pas la prétention de faire en 2011 ce qu’on a réussi à faire en 2010 en terme de fréquentation, car l’année dernière nous avons eu un excellent début de saison avec près de 50% de la croissance sur 4 semaines, et ce grâce à l’effet Arthur (ndlr : inauguré en décembre 2009). Néanmoins, pour l’instant les prévisions de fréquentation pour février sont beaucoup plus proches de 2010 que de 2009 ou 2008 ! Le principal enjeux, ce sera donc de consolider la fréquentation de 2010.
Le risque principal que nous voyons donc, ce serait une baisse significative de la fréquentation sur la durée, et qui remettrait en cause les conditions de l’accord avec le Conseil, notamment sur les montants d’investissements et le calendrier d’ouverture. Avec notre structure financière, on pourra « digérer » une perte de visiteurs sur 1 ou 2 saisons, mais pas si on retombe durablement au niveau de 1,5 millions de visiteurs. Mais je ne suis pas pessimiste, au contraire, je me fixe un cap de + 200 000 visiteurs pour atteindre les 2 millions, plutôt en 2012.
Notre grand pari : c’est de nous battre avec la géographie ! Le Futuroscope n’est pas situé idéalement et c’est un enjeux pour nous de faire revenir les visiteurs. On va donc travailler sur l’offre, l’expérience et une stratégie marketing ciblée et originale pour intégrer tout ça.
Zoom sur les nouveautés 2011
Pour terminer, revenons brièvement sur ce nous a préparé le Futuroscope en 2011 :
- Bien entendu, il y a « Le 8e Continent », le théâtre interactif d’Alterface, dont nous avons publié il y a quelques jours les premières photos du chantier (voir nos archives)
- « Coup de foudre à Pizza Hill » est un nouveau film de 5 minutes au cinéma dynamique. Il s’agit d’une co-production entre le Futuroscope et Polymorph Software, la société qui travaille également sur Mission Toba à Vulcania. L’univers graphique est inspiré de celui du "Cinquième Élément" mais on regrettera le scénario un peu bâclé, ainsi que les simulateurs ancienne génération.
- « Monstres des mers 3D » est diffusé au Solido, le seul cinéma de ce type au monde avec un écran hémisphérique de 900 m² et des lunettes 3D polarisées. Réalisé par le National Geographics, il décrit certaines espèces que l’on trouvait sous les mers il y a plus de 82 millions d’années. Si le film est impressionnant d’un point de vue technique et intéressant d’un point de vue pédagogique, on a néanmoins été déçu par la qualité des commentaires (réalisé en duo avec un animateur de radio) irritants et hors sujet, mais qui conviendront certainement à un public plus jeune.
- Ma Maison pour agir, conçue à partir d’une idée du journaliste scientifique Michel Chevalet, propose un parcours ludique et pédagogique présentant un ensemble de solutions disponibles dès aujourd’hui pour réduire les consommations d’énergies et les émissions de gaz à effet de serre. L’interactivité est à la base de la visite : des animations, des jeux et des expériences réparties dans les pièces de la maison permettent d’apprendre les bons gestes pour économiser l’énergie et préserver l’environnement. Elle est installée en face du Kinémax.


Ma Maison pour Agir avec la participation de Michel Chevalet. (Cliquez pour agrandir)


- En partenariat avec l’Inserm, une nouvelle exposition de plein air met en scène 76 photographies scientifiques géantes commentés par le célèbre écrivain Bernard Werber dans un « jeu d’improvisation littéraire ». Les clichés représentent des vues anatomiques agrandies du corps humain sur lesquelles s’incrustent des personnages dessinés, extraits de gravures originales de Jules Verne. Les visiteurs sont invités à écrire leurs propres poèmes dans certaines bulles laissées vides expressément. L’exposition « Science/Fiction Voyage au cœur du vivant » se situera à proximité d’Arthur, l’aventure 4D, en face du restaurant Studio Grill et ouvrira en avril.
- Cet été, une nouvelle salle 4D (cinéma en relief accompagné d’effets spéciaux dans la salle) de 270 places ouvrira à côté de « Les Ailes du Courage », avec pour thème une nouvelle adaptation du conte d’Antoine de Saint-Exupéry : Le Petit Prince. Le film, d’une durée de 12 minutes, a été réalisé par nWave Pictures.


Un exemple de l'univers du futur "Le Petit Prince 4D"

- En outre, le parc a également investi dans le « hors pavillons » en poursuivant le développement du Monde des Enfants, une offre d’animations/attractions destinée aux jeunes enfants. 3 nouveautés sont programmées dans l'année : Les Machines volantes (un carrousel sur le thème des machines volantes de Léonard de Vinci), L’Escaladôme (un dôme de cordes de 6 mètres de haut) et L’Aquacique, un spectacle aquatique de 4 minutes sur le thème du cirque, joué plusieurs fois dans la journée et avec plusieurs effets dont un jet d’eau de 35 mètres de haut !
Pour conclure, il est intéressant de noter le montant des investissements de cette année :
Le 8e Continent : 1,1 million euros
Le Petit Prince 4 D : 3 millions euros
Aménagements, augmentation des capacités, renouvellement des films : environ 600 000 euros

Le Futuroscope est désormais ouvert tous les jours jusqu’à la fin de l’été. Les prochaines nouveautés arriveront le 9 avril (8e Continent) et cet été (Le Petit Prince 4D et le Peuple du Futur). Pour plus d’informations pratiques, rendez-vous sur le site officiel du Futuroscope !
Propos recueillis par: François Mayné
Crédits photos / images : © Futuroscope sauf mention contraire
Nous remercions le Futuroscope pour nous avoir permis d’organiser la rencontre avec Dominique Hummel.