Le choix du pays mis à l’honneur en 2011 en France a éveillé bien des polémiques. Nicolas Sarkozy a choisi de maintenir l’année du Mexique, tout en dédiant les célébrations à Florence Cassez. En réaction, le Mexique a annulé sa participation aux évènements organisés. Plus de 300 festivités risquent d’être supprimées.
Chaque année, un pays est mis à l’honneur à travers une programmation permettant de découvrir sa richesse et sa diversité. Les manifestations organisées sont bien sûr artistiques et culturelles mais aussi éducatives, économiques ou encore universitaires. L’année passée, c’est la Russie qui était à l’honneur.
Cette année, la décision de célébrer le Mexique a revêtu dès le départ une tournure particulière. C’est en effet dans ce pays qu’est détenue depuis cinq ans la Française Florence Cassez pour des faits qu’elle a toujours niés. Un nouveau jugement l’a condamnée récemment à 60 ans de prison. Après ce verdict, la mère de Florence Cassez a demandé la suspension des célébrations organisées autour du Mexique. La ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie a déclaré qu’elle ne participerait pas aux manifestations organisées. La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a appelé au boycott des célébrations.
Nicolas Sarkozy a cependant décidé de maintenir les célébrations et de les dédier à Florence Cassez. En conséquence, le Mexique a décliné sa participation. Les 300 manifestations prévues sont donc menacées d’annulation. Ainsi, les masques funéraires mayas ne s’inviteront peut être pas à la Pinacothèque. Le Musée d’Art moderne de Paris ne présentera peut être pas l’art contemporain mexicain. La nuit électronique mexicaine prévue au Grand Palais pourrait aussi ne pas avoir lieu… (Toute la programmation ici)
« On prend la culture en otage » a déclaré Frédéric Mitterrand sur France info. Certains Mexicains dénoncent l’ingérence française et regrettent que la France associe un problème judicaire et des festivités culturelles. Ce n’est pas la première fois que la mise à l’honneur d’un pays est annulée pour des raisons diplomatiques. En 1990, la publication d’un livre critique envers le régime du roi Hassan II avait provoqué des tensions entre la France et le Maroc. Si l’année consacrée au Maroc n’a finalement pas pu avoir lieu en 1990, elle s’est cependant concrétisée neuf ans plus tard.
Dans le cas présent, plusieurs manifestations ont déjà été supprimées, comme à Toulouse. Le sort du reste de la programmation semble très incertain. La culture est prise en étau. Affaire à suivre.