Il raconte l'histoire d'Haïti, l'arrivée des Européens, l'esclavage, la révolution... et fait défiler les personnages : Toussaint-Louverture, Napoléon, Dessalines, d'autres encore, militaires, dictateurs, et bien sûr Duvalier père et fils, Aristide... Une leçon d'histoire donc, parmi les valises, sans doute parce que Haïti, c'est le départ, la diaspora de ceux qui partent avec presque rien, la fuite de ceux qui pillent le pays et le quittent. Cette leçon d'histoire veut répondre aux questions que rencontrent ceux qui s'intéressent à ce peuple : comment la Perle des Antilles est-elle devenue l'image de la misère ? Comment la libération des esclaves en 1804 a-t-elle tourné en asservissement du pays sous le joug de militaires et de dictateurs ?
Sur une scène de théâtre, pas facile de rendre compte de ces deux siècles éprouvants. La forte présence de l'acteur n'est pas vraiment servie par la mise en scène. Comme si le metteur en scène était étouffé par le propos. Bien sûr, le public salue la performance du comédien, mais il faudrait, à mon avis, plus qu'un cours magistral, même entrecoupé de chansons populaires, pour que le spectateur quitte cette salle de bagages qu'est la scène et, débarquant enfin en Haïti avec Daniel Marcelin, rende visite à Frankétienne. Même si, comme l'écrit Dany Laferrière, "si on veut se faire une idée juste des choses, il faut se rendre sur place."
J'ai vu ce spectacle au CMAC de Fort-de-France.