Les six premières minutes de « Rendez-vu » affirment tout de suite la ligne éditoriale choisie par Simon Ratcliffe et Felix Buxton avec, entre autres, une guitare plutôt flamenco et une voix passée au vocoder. Le tout dans une ambiance tantôt dance, tantôt pop, tantôt electro. Ou, pour être tout à fait exact, tout à la fois.
Sur « Yo-yo », Alma Tha Soul Duah apporte sa contribution vocale.
Si l’album semble posséder une certaine homogénéité évidente, il y a des titres qui atteignent des sommets de créativité : si le titre d’ouverture en fait partie, « Jump n’ shout » en est un autre, avec Slarta John au chant, et Madman Swyli et Slarta’s Crew aux cris ! Si vous ne tenez pas le coup arrivés ici, passez votre chemin car la musique de Basement Jaxx est une vraie jungle sonore. Pour les autres, suivez-moi, cette Amazonie regorge d’autres surprises invisibles ailleurs !
« U can’t stop me » est un titre plus apaisé que le précédent, avec la voix de Yvonne John-Lewis (et encore des cris en fond !).
Quatre courts interludes jalonnent le disque, le premier étant « Jaxxalude ». Plus loin, « Jazzalude », « Sneakalude » et « Gemilude » proposeront chacun une petite pause bénéfique au milieu des onze morceaux qui partent dans tous les sens mais se retrouvent tous sur une même piste de danse à Rome. Des interludes d’une minute d’une richesse incroyable et suffisant à entendre le talent et la passion de Basement Jaxx pour la musique !
« Red alert » fut l’un des premiers singles du duo et demeure aujourd’hui l’un de ses morceaux les plus célèbres. « Always be there » est pour moi l’un des sommets, mais j’éprouve de grandes difficultés à trouver comment décrire précisément la construction du morceau. De même pour tous, d’ailleurs. Évidemment, les mots ne remplacent ni traduisent la musique, et encore moins ses émotions, le meilleur moyen étant de mettre l’album et se laisser aller à la découverte.
Nouveau sommet avec « Same old show », qui contient notamment un sample de KRS-One. Peut-être ne plaira-t-il pas à tout le monde, car il y a une certaine agressivité aussi bien dans la musique elle-même que dans le son utilisé en fond et qui reprend des gémissements tout à fait adéquats à mon goût mais qui pourront peut-être gêner certains, surtout arrivés au climax final. En tout cas, moi, j’adore !
« Bingo bango » sort tout droit des Caraïbes un piano sensuel et continue de nous faire transpirer dans une ambiance « collé serré » digne de l’image de couverture, même si sur cette dernière tout semble calme, tel le fameux calme après la tempête, tempête provoquée par les Basement Jaxx.
« Stop 4 love » est parfaitement intitulé, et semble reprendre là où nous avait laissé « Bingo bango », c’est-à-dire assoupis, en sueur, heureux, mais toujours éveillés. Une musique parfaite pour un début de matinée, une fin de nuit plutôt.
« Don’t give up » est tout torturé, et on y entend les voix de Simon et Felix. La fin semble vraiment proche et inéluctable. Après la douceur de « Stop 4 love », le mal de tête nous envahit : tout se mélange, il y a des échos, des échos d’échos… et se terminant sur des notes tout simplement sublimes. « Being with you » parachève le tout et, en fin de compte, je ne ressent aucun soulagement à être arrivé entier à la fin de cette longue nuit de folies, bien au contraire : ce disque est l’équivalent d’un vendredi soir parfait, se terminant aux premières lueurs du soleil, et ne donnant aucune autre envie que d’attendre le samedi soir pour reprendre là où on s’était arrêté le matin même. Rectification : de reprendre exactement là où l’on avait commencé la veille.
De « Being with u » à « Rendez-vu », il n’y a qu’un pas, et Remedy s’écouterait en boucle sans jamais s’en lasser. Avec un verre de mojito à la main… le reste n’est plus très loin.
(in heepro.wordpress.com, le 15/02/2011)