Il est un lieu dont on parle peu, un lieu abandonné des écrivains mais fréquenté par tous, appelons le l’isoloir. Aujourd’hui réjouissez-vous, vous pourrez enfin jeter aux oubliettes votre numéro de l’Equipe mag de l’ancien siècle, les Têtes de veau vous livrent la bible du lecteur isolé: le Dictionnaire du Diable.
Le diable ? Ambrose Bierce, écrivain et journaliste américain du 19°, essuie les feux de la guerre de sécession avant de retrouver sa plume. il écrit alors pour un quotidien ses premières définitions qui, réunies, donneront jour au fameux dictionnaire. Souvenirs de guerre et existence douloureuse (il perd ses deux fils, suicide et alcoolisme) auront certainement nourri le ton cynique de ce précieux recueil destiné aux heures perdues.
Le dictionnaire ? plus de 800 petits mots de tous les jours passés sous l’encre corrosive du Diable. Ce qui nous donne, comme ça à la volée, des définitions savoureuses:
Le bien-être ? état d’esprit produit par la contemplation des ennuis d’autrui.
Médire ? Faire le portrait d’un homme comme il est, quand il n’est pas là.
Le Violon ? Instrument qui titille les oreilles humaines par le frottement d’une queue d’un cheval sur les boyaux d’une chatte.
Visionnaire Ambrose qui définit le téléphone comme une Invention du diable qui annule quelques-uns des avantages à maintenir une personne désagréable à distance. Bref c’est un régal d’humour noir: mauvais en tout, vilain en rien et savoureux en diable !
Le dictionnaire du diable d’Ambrose Bierce
Disponible dans toute bonne librairie ou sur le site de Decitre