Triste est la vie sans toi,
Triste est la nuit sans toit.
Sans toi la vie me tue,
Sans toit la nuit nous tue.
L'espoir rougit nos sangs
Mais, le sang sans la vie,
Ne ressent plus l'envie.
Je vis en gémissant
Et je meurs de non vie
Car, je suis sans logis…
Pas d'emploi, pas de mois.
Pas de mois, pas de toit.
Pas d'emploi sans un toit,
Ni de vie avec toi.
Honte aux hommes sans foi
Qui trahissent nos voix,
Préférant la gestion
Des grands immeubles vides
Aux êtres moribonds
Appauvris et livides
Cherchant comme il se doit
Dignité sous un toit.
Tous les hommes cupides
Assoiffés de grandeurs
Aux regards trop avides,
N'accordent leurs faveurs
Qu'aux malins agioteurs
Spéculant sur le dur
Ne pensant qu'au futur
Sans richesse de coeur.
Payés pour enflammer
Les actions qui s'envolent,
Ils savent ignorer,
Poings fermés dans les poches,
Le geste d'une obole
Pour les gens qui s'accrochent
Pour un sou à la vie,
Pour un toit, un sursis,
Implorant dans le froid
La vraie chaleur humaine
De leurs égaux en droit,
Sans dédain et sans haine.
Voyez, hommes d'état,
Cette pancarte là
Qui, non loin de chez vous,
Défie ces grippe-sous
A revoir leurs copies
Bien truffées d'inepties,
Montrant l'impéritie
Des seigneurs du gâchis :
« Ci-gît être sans vie
Né de la gabegie
Des vils rois du gaspi
Trônant sur l'incurie ».
Paisansage