Magazine Chanson française

Etre attaché de presse : entretien avec Gérard LÔO

Publié le 16 février 2011 par Melmont

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...Si une carrière d'artiste peut durer tant bien que mal, bon an, mal an, c'est aussi souvent grâce aux hommes et femmes de l'ombre : attaché(e)s de presse, managers, journalistes etc...d'où l'intérêt d'un entretien avec Gérard Lôo, attaché de presse de Jean-Pierre Réginal, un entretien qui donne un bel éclairage sur l'artiste, certes, mais aussi sur la fonction d'attaché de presse et qui rappelle ô combien un artiste 'a besoin' d'être entouré, ne serait-ce que pour être moins seul dans un univers chaotique : le monde artistique (peut-être pas plus chaotique que le monde en général...)
Obélix était tombé dans la potion magique, tout petit. Et vous, quand êtes vous tombé dans la potion Réginal ?
Réginal est tombé dans la potion chanson française que je dégustais au début des années 70, dans le transistor de ma chambre d'étudiant, qui diffusait plus souvent des chansons françaises que les Beatles. J'ai découvert  Réginal par "Les mots s'en vont", une de ses premières chansons souvent programmée sur plusieurs radios nationales, et je faisais le lendemain tous les disquaires de la ville pour trouver le disque ... qui n'était pas encore distribué en France ! J'ai vu Jean-Pierre sur scène pour la première fois le 15 août 1971, en clôture d'une fête de village, dans le Berry. Nos chemins ont divergé après cette rencontre, jusqu'en décembre 1985, où nous nous sommes retrouvés par hasard, au Théâtre de Paris, où Jean-Pierre assurait la première partie de Cora Vaucaire, que j'étais venu applaudir. Notre collaboration a commencé immédiatement après ce spectacle. Un quart de siècle, déjà ...
En quoi consiste votre fonction ?
J'assure le secrétariat artistique, l'assistance technique en quelque sorte, qui peut aller de la négociation d'un contrat à la gestion du calendrier, en passant par la vente des disques et la promotion d'un concert. Je sers parfois de relais entre le public, ou l'organisateur, ou le journaliste d'un côté, et l'artiste de l'autre, même si Jean-Pierre est d'une grande disponibilité. Et pour sortir de l'ombre je fais parfois "doublure lumière" avant un spectacle !
Des beaux souvenirs, des moins beaux ?
Beaucoup de beaux souvenirs, souvent après un spectacle réussi, quand le public est heureux et vient vous le dire. Et quelques grands moments vécus intensément, une mémorable tournée au Gabon, une inoubliable participation à l'émission de TF1 "Tous à la Une", les invitations de José Artur à son Pop-Club, et quelques belles rencontres.
Peu de mauvais souvenirs, et anecdotiques, en général dus à la désinvolture de certains organisateurs ou producteurs, aux promesses non tenues. Passons les sous silence..
Que diriez-vous à quelqu'un qui ne connaît pas l'oeuvre de Jean-Pierre Réginal ?
Ca fait beaucoup de monde, hélas ! Je leur dirais : "Ouvrez vos yeux, vos oreilles, votre coeur, soyez curieux, venez "!
Quel regard posez-vous sur lui au fur et à mesure que le temps passe ?
Le temps ne fait rien à l'affaire, mon regard demeure amical, complice, lucide et rigolard, parce que croyez-moi, on se marre bien !
Internet et l'artiste : démon ou paradis ?
Vaste sujet ! Je ne crois pas qu'un artiste puisse envisager de vivre publiquement sans internet aujourd'hui. L'utilisation de l'outil peut être démoniaque pour une génération qui n'a jamais été formée pour ça, mais quelles possibilités, quelles ouvertures, quelles virtualités pour faire connaitre son travail ! Je doute néanmoins que les nouveaux réseaux sociaux nous remplissent l'Olympia demain. Si déjà ils nous aident à faire salle comble aux Rendez-Vous d'Ailleurs, pour trois soirées en mars avril, ce sera bien. Si les échanges virtuels se convertissent en contacts humains, on sera plus proches du paradis.
Comment les programmateurs peuvent vous contacter ?
Comme ils le souhaitent. Mes coordonnées sont partout, sur les sites de Jean-Pierre, sur le dernier CD, sur les éléments publicitaires du nouveau spectacle, et maintenant sur le blog Culture et Chanson. J'entends déjà le téléphone qui sonne... Pas tous en même temps svp... Désolé, Luc, je dois vous quitter, J'ai Michel Drücker en ligne et l'Olympia en attente...


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