Le Cabaret Aléatoire gâte les amateurs de hip hop en ce mois de février.
Avant M.O.P. le 25 et Chali 2na le 26, rendez vous ce soir avec un plateau New Yorkais qui envoie du lourd.
Début de semaine et temps pluvieux n’aident pas à remplir la salle, et c’est devant un public clairsemé que DJ Boogie Blind des X-ecutioners entame une selection de sons familiers (Wu Tang, Gang Starr, Pete Rock…).
La première partie est assurée par Jean Grae, rappeuse prolifique mais encore peu connue par ici.
Elle est accompagnée d’une chanteuse XXL au coffre puissant, Mela Machinko, et aux platines du dj Mr Lif.
Ce qui frappe d’entrée c’est son coté bad girl avec majeur ostensiblement levé, des « motherfuckers » à chaque phrase, une moue bagarreuse, un regard perçant, bref on est pas là pour rigoler.
Le flow est efficace, les premiers morceaux claquent bien.
Moins convaincu par les derniers titres plus lents qui lorgnent vers un r’n'b qu’elle semble moins maîtriser.
Après d’autres selections old school, Pharaohe Monch déboule nettement plus détendu, toujours avec Mela et aussi un chanteur tout aussi rigolard, Showtyme.
Pour autant le show de l’ex Organized Konfusion n’en est pas moins agité.
Les grandes forces de ce mc’s qui aime également chanter, c’est la précision de son flow et son charisme indéniable, avec une gestuelle bien particulière
Du gros son avec des tubes gorgés de soul et de funk, « My Life », « Desire », et l’excellent « Push », gros moment de défouloir entre les trois acolytes.
Et puis le terrible « Fuck You » qui se fait s’entrechoquer les guitares d’Hendrix et de Rage Against The Machine, ça secoue.
Ca groove également sur « Oh no », son single à succès avec Mos Def et Nate Dogg.
Après une interlude avec une séance de scratches à couper le souffle, on retrouve ensuite des nouveaux morceaux à paraître sur son prochain album.
« Clap » qui dénonce les brutalités policières impressione avec son final accapella porté par les applaudissements en rythme du public.
« Still standing » m’a moins marqué, l’instru un peu trop larmoyante ralentissant un peu le tempo effrené des titres précédents.
Mais cet essouflement sera de courte durée : dès les premières notes du sample basé autour du thême de « Godzilla », l’ambiance devient electrique, les premiers rangs déchainés.
« Simon says…get the fuck up« , son morceau le plus connu, on a pris l’habitude de l’entendre avant chaque concert rap depuis 10 ans, au même titre que le « Hip hop » de Dead Prez.
En live, rejoint par Jean Grae et vociféré à l’unisson par la foule c’est un moment aussi court que jouissif, trois minutes de gros n’importe quoi, un feu d’artifice prématurement éteint par l’intrusion d’un couillon sur scène.
Le rappel sera plus anecdotique mais la plupart des b-boys & girls présents repartent avec la banane en attendant les prochaines festivités annoncées plus haut.
Quelques photos du concert ICI