Or donc, par une splendide soirée d'hiver, nous voici, avec mon ami fidèle Sébastien (aka Sealkhayl) dans Paris pour aller assister au fameux spectacle de taiko japonais présenté par la troupe « Yamato », judicieusement nommé "Shin on" pour "battement de coeur".
Durant l’attente fébrile aux caisses, nous en profitons pour tester mon nouveau gadget qui nous permet de plonger notre esprit dans le zen. Je parle du splendide logiciel de jeu de Go qui tourne désormais sur mon téléphone portable. S'en suit une discussion silencieuse sur les hane, tsuke, keima et autres tobi qui sont le lot quotidien du Go.
19h30 : enfin nous pénétrons dans la salle, après que l’on nous ait gentiment expliqué que les ouvreurs ne sont rémunérés qu'aux pourboires (insistance indélicate de l’intéressé…). Nous sommes placés au quatrième rang, un peu sur la droite en bas, à 2 mètres 50 à peine du bord de scène MAIS juste a côté du mur d'enceintes… Premier doute de la soirée : va-t-on ressortir sourds ? Nous replongeons avec délices dans les affres de notre partie de Go en attendant le coup d'envoi. Je profite de cette période pour écouter les diverses conversations nous entourant, et à part des sujets d'argent, de sexe ou des deux mélangés, rien de nouveau en ce bas monde.
20h05 : la lumière descend, je coupe le téléphone et …
Ah ! Un oubli de taille : la scène est ouverte lorsque nous entrons dans la salle, et l’on peut y admirer une bonne dizaine de taiko de toutes taille, avec un vernis-bois à tomber à la renverse, qui serait du plus bel effet sur mon goban ! Vous constaterez par la suite que "size matters !"
... Et ça démarre par l'entrée en scène des acteurs-interprètes.
Constat 1 : le taiko forge les muscles, les mecs sont tanqués comme des « golgoths » et je veux les mêmes abdominaux que les demoiselles....
Constat : la Japonaise, ça pique les yeux parfois…
Premier morceau de dix minutes ou au bout d'un court moment, on en est à formuler de nouveaux constats :
Constat 3 : vache ! Comment font-ils pour cogner aussi vite sur leurs tamtams avec des baguettes de l'épaisseur d'une batte de base-ball
Constat 4 : espérons que ces gens ne pratiquent pas le tonfa, sinon leurs adversaires doivent morfler vue la fréquence des coups...
Ensuite place à l'artistique, les vibrations puissantes vous prennent aux tripes, l'étonnement de voir un accord si parfait entre les joueurs, même quand ils s'amusent à croiser la frappe sur le taiko du voisin, le jeu de scène parfois un peu trop "manga style", mais très agréable quand même. Toujours est il que vous vous retrouvez debout en fin de spectacle, en train de faire le guignol en frappant des mains comme le monsieur sur la scène !
Note particulière à la partie Shamisen, au match de tennis (si si…) et au morceau final avec son ÉNORME taiko au fond. Regardez la performance du joueur pour frapper aussi longtemps et garder le rythme.
22h10, fin de l'histoire avec une furieuse envie de grimper au sommet de la colline en beuglant. Ça vous rechargerait un mort ce truc ! J’ai jamais vu tant de pulsations entrer en harmonie, ou en résonance, avec votre corps. Les taiko servent à parler aux Dieux au japon lors des cérémonies, me suis-je laissé dire… Moi en tout cas, ce soir, ça m'a parlé !
Shunryû
YAMATO, les tambours du Japon
Du 15 Janvier au 03 Février 2008
Le Casino de Paris
16, rue de Clichy
75009 Paris
Site officiel > http://www.casinodeparis.fr
(credit photos : ©Lucienne van der Mijle 2006)