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Frozen d’Adam Green

Par Geouf

Frozen d’Adam GreenRésumé : Trois étudiants partis faire du ski pour le weekend se retrouvent suite à un malencontreux concours de circonstances coincés sur un télésiège alors que la station vient de fermer pour la semaine…

Adam Green, réalisateur du bourrin Hatchet et de sa suite, n’est pas qu’un faiseur de slashers basiques, comme le prouve ce Frozen qu’il a mis en scène entre les deux épisodes des aventures de Victor Crowley. Sur un postulat tout ce qu’il y a de plus basique (trois étudiants coincés sur un télésiège), et se rapprochant très fortement de celui du très chiant Open Water, il parvient à monter un suspense redoutable qui ne laissera pas indifférent même le plus blasé des fans d’horreur.

Le secret de la réussite ? Un souci constant du réalisme. Car si le film pourrait s’apparenter de prime abord à une version longue de la mythique scène des Bronzés font du Ski, il n’est ici pas du tout question de rire. Chaque action a des conséquences, et sauter du télésiège comme le fait Michel Blanc dans le film de Patrice Leconte est très loin d’être une bonne idée, comme l’un des trois héros le découvrira bien vite. Mais pas question non plus de céder à la tentation de l’inaction, puisque la station est fermée pour la semaine et que personne ne viendra les sauver. L’attente est donc ici synonyme de mort. Ce qui épate à la vue du film, c’est à quel point celui-ci est d’une implacable logique. Nul besoin de faire appel à des éléments surnaturels ou d’inventer des rebondissements tarabiscotés (mis a part peut-être lors du final), le postulat de base se suffit à lui-même, il faut juste exploiter à fond toutes les possibilités offertes par celui-ci. Et de ce côté-là, Adam Green s’en donne à cœur joie, s’amusant comme un petit fou à contrer toutes les idées que pourraient émettre les spectateurs blasés. On évitera de faire une liste exhaustive de toutes les idées scénaristiques que Green a trouvées, mais tous les dangers de la montagne sont bien présents : les gelures, la hauteur du télésiège, la solitude, les animaux sauvages… Nul doute que certaines scènes feront frissonner de peur ou de douleur empathique même les plus endurcis, sans que Green n’ait besoin de tomber dans les excès sanguinolents.

Frozen d’Adam Green

L’autre force du film, c’est son souci de développer des personnages crédibles et attachants. Si ceux-ci peuvent de prime abord sembler caricaturaux (le beau gosse, sa copine sexy et son meilleur pote), Green s’applique à les rendre très humains au travers des dialogues ou de leurs réactions aux différentes péripéties. Du coup, leur dégradation physique et le danger les entourant n’en sont que plus tristes et stressants. On a rarement vu un film d’horreur où la mort de l’un des protagonistes est à la fois si douloureuse et si déchirante. Le désespoir et l’inéluctabilité du sort des personnages pèse bien vite autant sur leurs épaules que sur celles du spectateur, et une simple scène où la jeune fille du groupe est obligée de se soulager dans sa combinaison est un déchirement. Un sentiment renforcé par la mise en scène discrète mais efficace de Green, qui souligne parfaitement la solitude des protagonistes, renforce le suspense (voir la scène haletante de la traversée sur le câble) et cadre avec force les visages las et affolés des héros.

Frozen est donc une très bonne surprise, une sorte d’équivalent montagnard aux Dents de la Mer très maitrisé et finalement tellement crédible qu’il en fait froid dans le dos. Définitivement à découvrir en cette période de vacances aux sports d’hiver !

Note: 8/10


USA, 2010
Réalisation: Adam Greene
Scénario: Adam Greene
Avec: Emma Bell, Shawn Ashmore, Kevin Zegers

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