Après J'ai tant rêvé de toi il y a deux ans, la Compagnie les Mots du vent revient à la Maison du conte de Chevilly-Larue (94) avec une nouvelle création.
Olivier Noack a fondé la compagnie en 1986. Il s'est laissé porter cette fois par la vague des "protest songs" des héros anonymes qui ne supportent ni injustice ni cupidité. Ses histoires viennent pour partie d’un collectage radiophonique fait par le journaliste américain Studs Terkel auprès de personnes ayant traversé la grande dépression de 1929 ( Hard Times, Histoires orales de la Grande Dépression, Editions Amsterdam), une crise longue de dix années.
Il tricote ces témoignages avec sa vision du film de John Ford "Les raisins de la colère", adapté du roman de John Steinbeck, et le conte traditionnel et populaire, Moitié de poussin, le tout dans une combinaison politique, poétique, et musicale qui résonne avec les préoccupations des hommes d'aujourd'hui. J'y ai vu aussi une parenté avec la pièce de théâtre, également signée par Steinbeck, des Souris et des hommes que j'ai vue il y a quelques jours au Théâtre du Petit Saint-Martin.
Olivier Noack parle de fragilité, de courage et de refus de la soumission. C’est sa façon d’accompagner les voix qui s’élèvent contre les inquiétantes évolutions de nos sociétés, la marchandisation et la chosification de l'homme. Il le fait avec vigueur mais non sans humour, pour que la subversion fasse mouche.
C'est que le conteur ne croit pas que les gens soient sur cette terre pour souffrir ...
Les images qu'il convoque sont soutenues par un savant travail sonore. Un craquement, un froissement de feuilles, que l'on perçoit comme une erreur, un bruit parasite, avant de l'identifier au travail des cigarières de Cuba tout en se disant qu'on doit se tromper, que ce n'est pas possible ... Le bruit enfle. Plus de doute. Il s'agit bien de cela et on se promet d'être très attentif au moindre son.
Après Cuba, Olivier Noack nous embarque vers une Californie imaginaire, terre promise dont le souvenir poussiéreux reste imprimé en noir et blanc. Il s'enquiert vite de notre moral, désireux qu'il est de nous maintenir en bonne santé. Le conteur prend le pas sur l'historien avec sa petite histoire de poule qui en a ras les plumes de pondre à l'ombre quadrillée d'une cage grillagée et qu'il va nous servir en feuilleton.
Jusqu'à ce qu'on reprenne l'histoire à notre compte en s'exclamant que ouaouh oui cela valait le coup.
Hard Times de et par Olivier Noack, narration, chant, bouzouki, manipulations sonores - Sophie Wilhelm : regard extérieur - Sam Mary : lumière
Production Les mots du vent - Coproduction La Maison du Conte avec le soutien de l’Adami et du Conseil régional de Lorraine.
Jeudi 3 février et samedi 5 à 20h30, vendredi 4 à 19h à La Maison du Conte, 8 rue Albert Thuret - 94500 Chevilly-Larue
Renseignements : [email protected] Tel : 01 49 08 50 85
Vendredi 13 mai à 20h30 salle des Tilleuls à Commercy (55), OMA – Renseignements Jean-Louis Pirlot 03 29 91 23 88
Autre rendez-vous autour du spectacle :
Stage de perfectionnement pour conteurs amateurs expérimentés et professionnels / Le conte, un art de la subversion animé par Olivier Noack les 19 et 20 mars 2011 de 10h à 18h à La Maison du Conte de Chevilly-Larue
Compagnie Les Mots du Vent - Lieu dit Pichaumeix - 55300 Ailly-sur-Meuse