« La justice prud’homale (…) ça fonctionne plutôt bien ». Cet argument déplacé, donné la semaine dernière par Nicolas Sarkozy au panel de Français choisi par TF1, n’a manifestement pas convaincu ceux qui font du Conseil des prud’hommes, leur quotidien. Les syndicats de conseillers prud'homaux salariés (CGT, FO, GCG, Unsa, Sud), de magistrats (Syndicat de la magistrature, Union syndicale des magistrats administratifs) et d'avocats (Syndicat des avocats de France), ont manifesté aujourd’hui pour dénoncer ce qui s’apparente à un démantèlement minutieux du Conseil des prud’hommes.
Le Parti socialiste apporte son soutien à cette démarche et regrette, une nouvelle fois, que le gouvernement méprise la justice de notre pays.
A la suppression de 62 Conseils de Prud'hommes en 2008, lors de la réforme de la carte judicaire, s’ajoute le manque de moyens (manque de greffiers ou encore de matériel ou de locaux adaptés).
Cette politique d’affaiblissement et de désorganisation des Conseils prud’homaux a comme conséquence l’éloignement des juridictions, l’allongement excessif des procédures et le découragement des salariés, qui préfèrent souvent abandonner leurs droits que de se lancer dans des années de procédure. Rien d’étonnant lorsque l’on sait que dans certains Conseils des prud’hommes, il faut jusqu’à 32 mois pour qu’une affaire soit entendue !
Non content de décortiquer le code du travail et de réduire les droits des salariés, ce gouvernement s’attaque aujourd’hui aux juridictions qui les protègent. Le Conseil des prud’hommes est le dernier rempart pour de nombreux salariés dont les droits ont été bafoués. C’est ce dernier rempart que la droite veut faire tomber. Le Parti socialiste demande au gouvernement d’assurer la protection de l’ensemble des salariés en donnant aux Conseils des prud’hommes les moyens nécessaires pour remplir leurs missions.