Cafouillage gouvernemental au sujet de la réforme de l’ISF. Supprimera, supprimera pas… réponse attendue fin avril.
Nicolas Sarkozy a écarté l’hypothèse d’une taxation des plus-values réalisées sur les résidences principales, et le gouvernement se creuse la tête pour entamer une réforme de la fiscalité sans trop impacter les caisses de l’État. Et les hypothèses divisent.
Gilles Carrez, rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, a ouvert le bal en plaidant en faveur d’un aménagement de l’ISF. « Il faut modifier l’ISF, sans prendre de risque politique » à la veille d’élections.
Il propose de relever le seuil d’assujettissement à 1,3 millions d’euros contre 790 000 actuellement, avec une décote sur la résidence principale.
« Plus de la moitié de ceux qui payent l’ISF le payent en raison de leur résidence principale, qui ne génère aucun revenu. Il n’y a donc aucune raison de la faire figurer dans l’ISF », a-t-il expliqué sur Europe 1.
L’allégement coûterait 900 millions d’euros à l’État mais le manque à gagner serait compensé, selon le député UMP, par la suppression du bouclier fiscal.
La proposition a été approuvée et reprise dimanche soir sur BFM Tv, par le ministre du Budget, François Baroin qui l’a jugé « juste, équitable et neutre pour les finances publiques ».
Mais à Bercy, les violons sont mal accordés. Christine Lagarde a joué la carte de la prudence, révélant qu’ « il y a d’autres scénarios qui sont à l’étude également, qui consisteraient à taxer différemment le patrimoine et à supprimer corrélativement à la fois le bouclier fiscal et l’impôt sur la fortune ».
Le chef de l’État participe également de cette cacophonie. Hier, devant une assemblée de patrons de PME il a maintenu être favorable à la suppression pure et simple de l’impôt sur la fortune. « L’ISF a été supprimé partout en Europe, il a été supprimé par les socialistes allemands et par les socialistes espagnols. Ce que les socialistes ont compris en Europe, pas en France, peut-être que la droite et le centre français peuvent le comprendre aussi. Ce n’est pas absurde. »
Cependant, Nicolas Sarkozy n’a pas tranché. « On discutera » a-t-il conclu.