Sécurité, socialistes incorrigibles...

Publié le 16 février 2011 par Lheretique

Chassez le naturel, il revient au galop : rappelez-vous les arrogantes années Jospin ! En ce temps-là, quand le petit peuple avait le malheur de se plaindre de l'insécurité, il fantasmait, et, au pire, la gentille racaille n'avait aucune responsabilité dans sa délinquance : pensez-vous, ma'am'Michu : c'étaient des pauvres victimes de discriminations. Les Socialistes se sont pris une branlée en 2002 entre autres à cause de la sécurité. En 2007, comme ils n'avaient toujours pas compris, Sarkozy les a mis une nouvelle fois en défaut. On pourrait penser qu'ils ont enfin compris la leçon ? Raté caramba, lisez-donc le compte rendu du dernier livre de Martine Aubry par Tefy Andriamamana, rédacteur à Marianne.

Le discours n'a pas changé d'un iota, et le comble, c'est que le livre de Martine Aubry est post-facé par Jean-Jacques Urvoas, le monsieur sécurité du PS. On voit donc bien là le double discours du PS qui proclame d'un côté s'être assagi, puisqu'Urvoas affirmait encore il y a peu voir la délinquance comme une cause de la misère et non comme l'une de ses conséquences. C'est en tout cas ce que rapporte Téfy. Ce n'est pas ce que j'ai lu sur le blog du monsieur :

«notre projet sur la sécurité ne se conçoit qu’adossé à un projet de transformation sociale. En effet, nous ne parviendrons à construire une société plus sûre que si, parallèlement au nécessaire combat contre les comportements violents, nous nous donnons les moyens d’en mener un autre, avec tout autant d’énergie, contre les causes de cette violence, qui constituent le terreau favorable au basculement dans la délinquance».

Tefy pense qu'il n'y a pas de ligne sur la sécurité au PS et donne tort à Ségolène Royal. Je pense au contraire que la Dame du Poitou ne se trompe pas : il y a bien un courant laxiste, et il a le vent en poupe.

La France doit-elle se résoudre à devoir choisir entre une gauche angélique et une droite qui brasse du vent ? Aux expressions doctrinaires sur un tel sujet, je préfère, et de loin, le pragmatisme centriste d'un Olivier Henno, dont le souci est avant tout de permettre aux forces de police de fonctionner correctement.

Comme le disait Marc Fesneau, le secrétaire général du MoDem à la mi-août dernière, la délinquance ne connaît pas les étiquettes politiques elle prospère partout où l'Etat renonce à exercer son autorité ou lorsqu'il est inefficace. Exactement. Très bien dit.

Et il concluait ainsi : 

Ce ne sont pas des mots qu'attendent les habitants de nos villes et de nos villages, ce sont des actes et des moyens concrets. La politique de sécurité n'a pas plus besoin de déclarations intempestives et de manoeuvres de diversions que de naïveté ou de résignation.

Ces deux postures sont nuisibles et inefficaces et le Mouvement démocrate les rejette avec la même force au nom de ceux qui pâtissent depuis des années de ces échecs successifs.

On ne peut pas mieux dire. Je vois dans cette conclusion un égal rejet de l'agitation sarkozyste et du discours sociologique de la gauche. Bravo, Marc. Il me plaît bien, finalement, ce MoDem-là.