Cat Power : débat après sa semaine parisienne bien remplie

Publié le 25 janvier 2008 par Buzzline

Cette semaine, l'actualité de la chanteuse américaine Chan Marshall a été bien remplie... et très française : pour son anniversaire, lundi dernier, Cat Power a choisi de fêter ses 36 ans en sortant son dernier disque Jukebox et en s'offrant une date (complète) au Bataclan, deux jours avant une "black session" pleine d'assurance dans les studios de Radio France. Chan Marshall pète la forme. Et, comme ça ne lui ressemble pas, ça crée le débat... Buzzline le tranche. 


Certes, Cat Power était déjà adulée par une solide fan base il y a plus de dix ans. Songwriter et chanteuse folk alors assez underground, elle était appréciée pour ses fragilités charmantes et si attachantes. Fragilité de sa voix, éraillée, sonnant même parfois faux. Fragilité de ses shows, aussi, où la chanteuse commençait une chanson, la balbutiait, parfois sans la finir. Fragilité de la femme, enfin, que l'on savait déprimée, alcoolique et qui ne s'en cachait pas trop.

Aujourd'hui, la chanteuse a changé. Elle a plus d'assurance. Ca s'entend, sur son dernier disque, et ça se voit, sur scène (dixit l'animateur culte d'Inter, Lenoir, ainsi que les blogs racontant son concert, unanimes). Alors, les fans de la première heure râlent, comme toujours : "c'était mieux avant". Pas nous. Au contraire, on la préfère maintenant !

On a adoré son dernier disque, Jukebox. Le principe est le même que son Covers Record, sorti en 2000. A savoir : des reprises des morceaux qui ont marqué la chanteuse. On y trouve les compos de Janis Joplin, Billie Holliday, Bob Dylan ou James Brown. Il s'agit de réelles reprises, qui rendent méconnaissable le titre d'origine. Elle se les réapproprie. Ces reprises deviennent ainsi de véritables créations personnelles - et c'est justement là tout le charme. Et, même si c'est une excellente songwriter, elle prouve qu'elle sait aussi merveilleusement bien utiliser les paroles de autres. On préfère même souvent la version de Cat Power... Tous les titres prennent une ampleur à la fois jouissive et inimaginable : son New York de Sinatra, qui ouvre l'album est juste magnifique. 

Et pour revenir au débat, on préfère que la musique et sa voix soient "propres", plutôt que complètement déglinguées. En l'occurrence, c'est moins brouillon, et ça met mieux en avant la voix de Chan. Et puis, il ne faut pas exagérer, sa voix, même moins éraillée, est toujours merveilleusement chancelante. Et le résultat final est aussi moins déprimant ; ça compte.

Pour vous donner une idée de cet album, que l'on recommande vivement, et de ce que Chan est désormais capable de faire sur scène, écoutez donc la Black Session qu'a faite la miss mercredi sur France Inter en cliquant ici (streaming dispo seulement quelques jours)