Quand la vie est pleine de présences, riche d’échanges, heureuse de vraies paroles, lorsqu’elle est bien remplie, grosse comme un bourgeon bientôt en fleur, gonflée comme le ventre d’une femme enceinte, il n’y a guère de place pour l’écriture — sauf pour ne pas oublier que ces moments pleins ne furent pas, comme parviendrait presque à vous le faire croire la fuite inutile des jours , un rêve — une pure illusion.
Le mot vient après, comme une nostalgie : envers du plein, c’est à dire en creux, empreinte d’un pas dans l’argile, masque mortuaire d’un visage aimé disparu, chiffre bientôt illisible.
Le mot apparaît quand la chose disparaît. Il vient à la rescousse quand la chose manque. Le mot est la jauge de l’absence.
La persistance de la mémoire - Salvador Dali
L’écriture est maladie de la mémoire et santé de l’oubli.
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Le livre : Orient intime - Yves Leclair - Gallimard l’Arpenteur