De belles entreprises rentables et dotées de bilan bétonné ne sont jamais à l’abri d’une saute d’humeur des investisseurs ou de l’incompréhension de certains, c’est selon.
La première gifle récente digne de mention est celle subie par le géant Cisco (CSCO-Q), le 10 février dernier, lorsque le titre est passé de 22.04$ à 18.92$ lors de cette seule séance engendrant ainsi un plongeon spectaculaire de 14.16%. Prendre note que depuis un an, le titre évolue dans une fourchette se situant entre 18,61$ et 27,74$.
Ce sont les résultats présentés la veille et après la fermeture des marchés qui semblent avoir déçus à certains niveaux, dont celui des marges bénéficiaires et des prévisions de vente pour la prochaine année.
Le bénéfice par action du groupe s’est établi à 0,37$ contre le consensus des analystes fixé à 0,35$. Le chiffre d’affaires a néanmoins impressionné, à 10,41 milliards de dollars, alors que le marché s’attendait à un maigre 10,24 milliards. Ces bons résultats trimestriels sont d’ores et déjà aux oubliettes, les prévisions futures s’avérant fort timides et les marges bénéficiaires, compressées – forte compétition oblige.
Cisco a racheté 89 millions de ses propres actions pour fin d’annulation, à un prix moyen unitaire de 20.15$, pour un prix total de 1.8 milliards de dollars. Au 29 janvier 2011, l’entreprise aurait racheté, historiquement et jusqu’à maintenant, 3.3 milliards d’actions à un prix moyen de 20.81$ pour une somme totale de 69.3 milliards de dollars. Le programme actuel de rachat d’actions permettrait de reproduire cette opération à la hauteur de 12.7 milliards de dollars.
Malgré tous ces rachats d’actions, l’encaisse du géant avoisine désormais les 40.2 milliards de dollars, et le titre, quant à lui, végète… depuis trop longtemps. Malgré tout, l’analyste Joseph Beaulieu de Morningstar attribue une cible de 30$ au titre de Cisco, une recommandation d’achat et une mention «5 étoiles».
Une autre entreprise technologique s’est vu servir une jolie correction – une gifle des ligues majeures – le 8 février dernier. Le titre de Computer Science Corp. (CSC-N) est passé de son haut annuel (56.61$) à un maigre 48.43$, une perte de 8,18$ en une seule séance (- 14.45%). Un investisseur détenant 100 actions aurait donc vu son portefeuille fondre de 818$ de par ce seul titre. Je mentionne cependant que Computer Science Corp. demeure l’un de mes titres favoris, l’une des perles du secteur. L’analyste Swami Shanmugasundaram de Morningstar semble lui aussi accordé sa confiance à l’entreprise, conservant son évaluation de la juste valeur marchande du titre à 55$.
LE MOT DE LA FIN
Ces exemples démontrent qu’il est important de demeurer de glace devant l’exagération des mouvements boursiers, et de demeurer fidèles à ses choix, une fois ses devoirs d’investisseurs bien accomplis. J’aurais même tendance à penser que de tels replis peuvent, parfois, s’avérer des opportunités d’achats pour celui qui détient un horizon de placement à long terme et qui possèdent des nerfs d’aciers, une tolérance au risque à toute épreuve.
Bonne Bourse! De mon côté, mes joues sont encore toutes enflées….
DOMINIQUE LAMY
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