Ils le sont d’autant moins que, la plupart du temps, ils paraissent bien convenables et bien gentils. C’est vrai, en tout cas, des mots qu’on trouve en abondance dans les médias, principalement pour traiter des questions politiques, des faits de société ou des événements d’actualité.
Jusqu’au début du siècle dernier, la presse regorgeait des mots les plus crus, les plus violents, voire les plus injurieux. La modération n’y trouvait sans doute pas son compte mais du moins, la réalité était représentée en terme vigoureux. Les communistes ont été les derniers, dans les années 50, à maintenir la tradition en traitant leurs adversaires de valets de l’impérialisme ou, plus pittoresquement, de vipères lubriques.
Aujourd’hui, le voc
Nous accomplissons donc une œuvre de salut public en établissant, à propos de chacun des mots ainsi pervertis, une fiche où sont dévoilés son sens véritable, le mécanisme de sa falsification, l’objectif visé par cette imposture afin de déjouer le piège et, éventuellement, de le retourner contre ses auteurs.
On aurait tort de croire qu’il s’agit d’un simple divertissement intellectuel. Les mots ne sont pas des ornements, ils sont les matériaux de notre pensée. Impossible de penser juste avec des mots falsifiés. L’accumulation et la convergence de ces détournements de sens visent à imposer une pensée unique (appelée aussi le « politiquement correct »), première étape d’un asservissement des esprits.
Prenez conscience de l’enjeu et, au fil des mots, suivez régulièrement un traitement contre l’intoxication intellectuelle.
Pr Jacques ROUGEOT