Magazine Poésie

Pаіsаnsаge : pоème Le pоіds mоrt du vіde

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Ecrit à Metz dans un hôpital psychiatrique

après une tentative de suicide.




Bien que le suicide soit souvent considéré comme un acte de lâcheté, ne devrions-nous pas désavouer cette vérité littéraire quand celui-ci s'accomplit dans un paysage de déprime ou dans un désert d'oubli et d'abandon ! Le vide de la solitude s'installe en déréliction pour devenir hallucinogène et déforme la lucidité de la moindre réflexion. Les tempêtes dépressives détruisent les idées réfléchies et sèment l'attention dans le vent de l'inconscience. Alors, dans le ciel noir des visions floues, des mirages chatoyant de perfidie viennent griser l'esprit éthéré qui se perd, parfois sans retour, dans l'ensorcellement d'un marasme devenu séduisant.


Quoi de plus lourd que le vide dans une solitude qui nous pèse ? Si le ressenti d'un désamour peut vous oppresser le coeur, il peut aussi vous faire perdre la raison. Quand vous vous noyez dans un torrent de larmes, les idées pernicieuses viennent souvent vous faire la cour. Elles vous charment, vous séduisent et vous tentent à embrasser leurs désirs pour vous amener parfois au dernier soupir, au dernier râle. Posé sur le fil du rasoir, l'équilibre devient fragile et le moindre souffle d'abandon peut vous faire basculer dans les ténèbres des griffures du temps. Le remède serait de penser positivement et de croire que chaque mot a besoin de son contraire pour créer un équilibre de vie dans un dialogue de partage. Ainsi pour vivre le bien a besoin du mal, le vrai a besoin du faux et Dieu a besoin du Diable pour guider nos pas sur les chemins éclairés de la félicité.


Si Dieu est en chacun de nous, peut-il être à l'écoute de nos malheurs quand nous nous exprimons avec inconscience ? Quelle réponse ou solution à un message incohérent, à un esprit torturé ? Les forces spirituelles qui s'affrontent sur un champ de déshonneur sont-elles d'égales valeurs ? Dialogue je disais ! Avec qui ? Qui se retourne encore sur le sort des autres ? Dans une société de non partage, on reconnaît sa réussite par rapport aux faillites des autres. Pourtant pour casser la solitude des humbles, de nos égaux en droits, il faudra bien un jour les écouter et leur tendre la main. Ne manquons-nous pas, nous aussi de courage et de vigueur morale quand nous fuyons un acte d'entraide ? Une société intelligente ne peut grandir dans la marginalité de la maudite engeance ni dans les bandes hostiles au respect de l'égalité des droits. Alors lorsque nous nous voilons la face face au désarroi d'une âme en détresse, à l'éviction, à la misère d'un être en perdition, sommes-nous réellement en paix avec notre conscience ? Qui ferme les yeux pour devenir lâche ? Le dépressif ou « l'autre » qui le regarde sans ciller ? N'y aurait-il pas là un refus d'aide à personne en danger ?


A tout instant la tristesse peut frapper à votre porte mais sachez que son contraire n'est jamais bien loin pour essuyer vos larmes et sécher vos pleurs. N'oubliez jamais que les distances vous sembleront toujours courtes quand un proche au loin vous attend. Pensez que le mal est une tare qui pèse sur la balance de l'existence, mais ne fera jamais le poids face à la générosité d'un coeur qui vaut son pesant d'or. Il est nécessaire de se sentir et de se savoir aimé. Dans ces moments de désarroi, soyez aussi à l'écoute de votre voisin et combattez ensemble l'isolement et la solitude. N'est-ce pas dans la difficulté que la grandeur et l'efficacité des hommes se dévoilent ? Pour exister l'homme doit communiquer et abandonné, loin de ses proches ou de l'amour de son prochain, il n'est rien de moins qu'un mort ambulant dans un désert sans oasis. Pensez-y.
Paisansage


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Illusionperdu 3193 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines