(Source : Europe 1)
Le Cavaliere sera jugé en avril pour ce troisième scandale sexuel. Retour sur une affaire… de plus.
Ruby fera-t-elle sombrer le Cavaliere ? En 2010, cette jeune Marocaine, alors âgée de 17 ans, a fait succomber Silvio Berlusconi lors de soirées osées dans sa villa milanaise, à Arcore. Lors de ces parties fines le président du Conseil aurait payé la jeune mineure en échange de relations sexuelles. Un scandale sexuel de plus, pour le Cavaliere, qui risque de lui coûter cher. Poursuivi pour « prostitution de mineur et abus de fonction », Silvio Berlusconi – qui comparaîtra à partir du 6 avril prochain – encours une peine de trois ans de prison.
C’est en mai 2010 que l’affaire éclate. Ruby, Karima El Mahroug de son vrai nom, est arrêtée par la police milanaise, accusée d’avoir volé 3.000 euros. Après quelques heures de garde à vue, la jeune fille est libérée grâce à un coup de fil passé par Silvio Berlusconi, en personne, au chef de la police. Le chef du gouvernement assure que la jeune fille est la nièce du président égyptien Hosni Moubarak, dit vouloir éviter tout incident diplomatique. Un mensonge, selon l’enquête menée plus tard, monté par la jeune femme mais auquel le Cavaliere aurait cru.
Libre, Ruby quitte alors le commissariat « sous surveillance » de Nicole Minetti, une ancienne assistante dentaire placée sur la liste du parti de Silvio Berlusconi lors des élections en Lombardie. Mais sa « tutrice » la laisse aussitôt filer. Quelques mois après cette arrestation, la presse italienne révèle que Nicole Minetti – décrite comme une bimbo notoire – aurait servi d’entremetteuse entre le chef du gouvernement et la jeune prostituée.
« J’aime la vie, j’aime les femmes »
L’opposition, exaspérée, se déchaîne contre le Cavaliere et ses frasques à répétition. « Etant donné que la vie privée de Berlusconi est aussi intense, il devrait s’y consacrer exclusivement », déclare Pierluigi Bersani, dirigeant de la plus importante formation de l’opposition italienne, le Parti démocrate, fin octobre 2010.
Mais Silvio Berlusconi ne se démonte pas pour autant et répond à la polémique avec ironie. Sans nier le fait que la jeune fille soit venue chez lui, il déclare : « Je suis très fier de mon sens de l’accueil, d’être un hôte rare et peut-être unique ». « Je suis une personne espiègle, pleine de vie. J’aime la vie, j’aime les femmes », se vante-t-il.
En janvier 2011, de nouveaux éléments viennent alourdir le dossier du Rubygate. La jeune Marocaine n’aurait pas été la seule escort-girl à participer aux soirées décrites comme « orgiaques » par les journaux. Le Corriere della Sera publie des témoignages, extraits d’enregistrements téléphoniques, de parents jeunes filles impliquées dans le « Rubygate ». Dans ces conversations, les proches des jeunes filles les poussent à se rendre aux soirées du Cavaliere afin d’obtenir de l’aide pour leur famille.
Deux autres scandales sexuels
Agé de 74 ans, très soucieux de son apparence, éternellement bronzé, paupières tirées et cheveux teints, Silvio Berlusconi s’est construit une réputation de Don Juan fréquentant des jeunes femmes. Le Rubygate est la troisième affaire en 20 mois impliquant des mineures ou prostituées à laquelle le Cavaliere est mêlé. Le premier « sexygate » a éclaté début mai 2009 avec « l’affaire Noemi » quand l’épouse du magnat, Veronica Lario, habituellement très discrète, annonce qu’elle demande le divorce. Elle explique alors que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la présence récente de son mari au 18e anniversaire d’une blonde napolitaine, Noemi, qui l’appelle « papounet ».
Trois semaines plus tard, des photos de paparazzis circulent dans la presse. Elles montrent la villa de Silvio Berlusconi en Sardaigne où des filles se promènent les seins nus. Ces images font alors le tour du monde. A la mi-juin, moins de deux mois après l’affaire Noemi, survient « l’affaire D’Addario ». Patrizia D’Addario, une call-girl, affirme dans la presse avoir été engagée pour 2.000 euros par soirée par Gianpaolo Tarantini, un organisateur de fêtes osées du chef du gouvernement (…)