Dans les pays occidentaux, on peste contre des produits bas de gamme qu’il faut remplacer sans arrêt. Tandis qu’au Ghana, on s’exaspère de ces déchets informatiques qui arrivent par containers.
Ce modèle de croissance aberrant qui pousse à produire et jeter toujours plus ne date pas d’hier.
Dès les années 1920, les milieux économiques ont mis au point un concept redoutable : l’obsolescence programmée. "Un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires", lisait-on en 1928 dans une revue spécialisée.
Peu à peu, on retire du marché les objets solides et on contraint les ingénieurs à créer des produits qui s’usent plus vite pour accroître la demande des consommateurs.
Croissance folle
"À l’époque, le développement durable n’était pas au centre des préoccupations", rappelle Warner Philips, arrière-petit-fils des fondateurs de la marque du même nom. Mais alors que les ressources de la planète s’épuisent, rien n’a changé. "La logique est croître pour croître", note Serge Latouche, professeur émérite d’économie à l’université de Paris XI.
Tournée en France, en Allemagne, en Espagne, au Ghana et aux États-Unis, nourrie de nombreuses archives et interviews, avec, pour fil conducteur, le test d’une imprimante récalcitrante, cette démonstration limpide débusque les avatars de l’obsolescence programmée et leurs répercussions.
Elle esquisse aussi d’autres modèles économiques : de la décroissance, prônée par Serge Latouche, à une industrie qui produirait et recyclerait à l’infini, à l’image de la nature.
Réalisation : Cosima Dannoritzer
Date(s) : 15/02/11 - Arte - 20h40
Rediff. : 18/02 (10h30) - 24/02 (03h2
Info+ : dossier de presse
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