Quelques jours après le Premier ministre britannique Gordon Brown, Nicolas Sarkozy, invité d'honneur de la fête nationale indienne samedi, répétera aux Indiens sa volonté de les accueillir dans un futur G13 et de leur offrir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU. "Avec plus d'un milliard d'habitants, l'Inde est la plus grande démocratie du monde et a toute sa place parmi ces instances", résume Paris.
Une poignée d'accords de coopération
A côté de la coopération sur les grands dossiers internationaux ou en matière de protection de l'environnement, le volet économique de ce séjour s'annonce moins florissant. Bien sûr, une poignée d'accords de coopération seront signés lors de la visite du président Sarkozy. La délégation de chefs d'entreprise, conduite par la présidente du Medef Laurence Parisot, comptera notamment Charles Edelstenne (Dassault), Anne Lauvergeon (Areva), Gilles Pélisson (Accor) et Denis Ranque (Thales). Suez doit parapher deux contrats dans le secteur de l'eau pour 100 millions d'euros, et l'Inde a promis aux Français le marché de la modernisation de 52 Mirage 2000, pour un montant potentiel de 1,5 milliard d'euros.
Le nucléaire civil ne fera pas l'objet à New Delhi d'un accord-cadre identique à ceux récemment signés avec l'Algérie, la Libye ou les Emirats arabes unis. Le PDG du groupe Areva Anne Lauvergeon devra se contenter d'une déclaration commune balayant "tout le spectre de la coopération possible", selon l'Elysée. Convoité par les Etats-Unis, la Russie et la Chine, l'ouverture du marché du nucléaire civil indien, évalué par Areva à 25 à 30 centrales, reste suspendue à la signature d'un accord dans lequel New Delhi, détenteur de l'arme atomique, accepterait de placer ses installations civiles sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
La France vient en outre d'essuyer des revers sur le marché de l'armement. L'Inde a en effet annulé une commande de 197 hélicoptères européens sur des allégations de corruption, et sa justice a relancé une enquête sur le versement d'éventuels pots-de-vin par Thales à la faveur d'un contrat en 2005, en cours d'exécution, pour la livraison de six sous-marins Scorpène. Nicolas Sarkozy devra aplanir ces contentieux pour pouvoir concrétiser de nouveaux espoirs de contrats, dont ceux de Dassault qui cherche à placer 40 de ses chasseurs Rafale.