Mais ces dernières années, le climat a bien changé. Certes, aucune rivalité nationaliste agressive n’est perceptible entre nos peuples, qui ont la sagesse d’être encore heureux de cette nouvelle amitié, et d’éviter toute dérive simpliste, porteuse d’un funeste passé. Mais la mentalité des élites allemandes a changé : leur nouvelle majorité, conduite par Angela Merkel, d’apparence benoîte, mais d’une impérieuse volonté de réussite, ne s’embarrasse plus de scrupules et de complexes d’un passé lourd. On ne saurait les en blâmer. La nouvelle génération n’est pas responsable des crimes nazis, dont ils sont maintenant très éloignés, comme pratiquement tous les peuples européens (les relents serbes d’ «épuration ethnique » seront bientôt un mauvais souvenir). Non, plus simplement les dirigeants allemands veulent que leur équipe gagne.
Ils veulent pour cela s’appuyer sur les qualités généralement admises de leur société : excellence de leur savoir-faire industriel et de leur formation professionnelle, esprit de responsabilité collectif exceptionnel, solidarité des couches sociales. Les exemples de leur abnégation individuelle au profit de l’intérêt collectif pullulent (comme l’intégration de l’ex RDA).