A travers une mise en scène simple et soignée, appuyée par une séduisante scénographie épurée, Gérard Gelas nous donne à entendre au mieux un échange imaginaire entre "El Commandante", à quelques heures de sa mort, en octobre 1967, et un journaliste d'aujourd'hui venu l'interroger afin de comprendre l'homme, son idéal, ainsi que son action révolutionnaire.
Pourquoi avoir eu recours à tant de violence ? Etait-elle indispensable ? Et celle que nous subissons, supportons ou tolérons au quotidien dans nos sociétés actuelles, certes beaucoup plus insidieuse, n'est-elle pas tout aussi terrifiante ? Telles sont les questions traitées dans ce texte de José Pablo Feinmann, intelligent retour dans le passé pour mieux nous questionner sur le présent et le futur, même s'il s'avère parfois légèrement trop didactique.
Dans cet exercice relativement peu évident, Olivier Sitruk se révèle un Che Guevara des plus convaincants. Totalement habité par le personnage, il fait à la fois passer force et sensibilité. De son côté, Jacques Frantz s'impose sans difficulté en contradicteur de poids. Ils mènent tous deux cet affrontement philosophico-politique avec brio et nous font redécouvrir, accompagnés de trois autres comédiens, différentes périodes de la vie du Che et de l'Histoire.
Intéressant.