Célébration : Paul Biya veut coller aux jeunes

Écrit par Mutations   

Mardi, 15 Février 2011 10:30

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Dans son message à la jeunesse, soixante douze heures avant son 78ème anniversaire, le chef de l'Etat s'est voulu très proche de cette tranche sociale confrontée à de nombreux problèmes.
Difficile de savoir quel était le sentiment du chef de l'Etat au moment où il quittait la capitale samedi après midi pour son village natal de Mvomeka'a où il devait souffler hier, aux côtés de quelques proches, sur sa soixante dix huitième bougies.
Lui qui une dizaine de jours auparavant avait dû annuler un déplacement pour la capitale éthiopienne où il devait prendre part au 16ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine en raison de la situation en Egypte. Lui également qui a dû regagner précipitamment la capitale mardi dernier en raison, affirmaient nos sources, de la situation préoccupante dans la péninsule de Bakassi.

Lui qui comme tout le monde, avait dû suivre la veille de son départ de Yaoundé, la fin de 30 ans de règne de son homologue égyptien Mohamed Hosni Moubarak. C'est sans doute pour essayer de contenir la fronde de cette jeunesse, dont une bonne partie s'était déjà déversée dans la rue en février 2008 qu'il a choisi de faire des annonces dans son message du 10 février dernier «j'ai instruit le Premier Ministre de procéder, cette année, à un recrutement spécial, dans la Fonction publique, de 25 000 jeunes diplômés». Difficile tout de même de savoir si la création de ces 25 000 emplois est inscrite au budget 2011 qui est en cours, ou alors il s'agit simplement d'une mesure prise dans l'urgence pour faire face à une situation donnée.
Un discours dans lequel Paul Biya est abondamment revenu sur les projets structurants qui, devrait de son point de vue, permettre de résorber une bonne partie du chômage qui touchent durement des jeunes, dont le président de la République a reconnu que certains avaient pourtant dû user leurs fonds de pantalons sur les bancs «Je peux imaginer la déception de ceux qui, après de longues années d'études, peinent à trouver un emploi correspondant à leurs qualifications. Le découragement de ceux qui, sans diplômes, n'ont, au mieux, comme perspective, que des emplois précaires. Le sentiment d'injustice de ceux qui, privés de tout espoir, ont l'impression d'être rejetés par la société».

Paul Biya aura également rappelé ses jeunes compatriotes aux vertus du travail de la terre. Lui qui pense que l'agriculture peut être un important outil de lutte contre le chômage a exhorté les jeunes Camerounais à regarder de ce côté-là «Notre agriculture dispose en effet de capacités de production considérables qui peuvent être développées... C'est la raison pour laquelle j'engage nos jeunes à ne pas se détourner du travail de la terre qui est garant de stabilité et d'épanouissement».
Outre les projets déjà connus, le chef de l'Etat est revenu sur d'autres chantiers qui pourraient être porteurs d'emplois à son avis pour les Camerounais. En l'espace de deux mois, après son message de fin d'année à la nation le 31 décembre 2010, «la remise à niveau de la voirie de nos centres urbains et la construction de nouvelles routes dans la plupart de nos régions». Comme pour souligner le piteux état dans lequel se trouve la voirie des principales villes camerounaises, dont les deux plus grandes, Douala et Yaoundé.

Il faut indiquer en ce qui concerne la ville de Yaoundé que la grande partie de sa voirie relève de l'époque de feu André Fouda, ancien maire de la capitale Il faut dire à ce sujet que nous avons appris de source sûre, qu' «un programme spécial présidentiel» pour l'amélioration de cette voirie doit être lancé dans les prochaines semaines.
Un programme dans lequel Yaoundé et Douala devraient bénéficier d'une enveloppe globale de plus de 60 milliards de francs Cfa. Ces villes ne devant plus être prioritaires dans les enveloppes C2D et des fonds Ppte qui ont notamment permis à Yaoundé de bénéficier du carrefour de la préfecture, de la pénétrante nord de la ville, de l'agrandissement de la route d'Olezoa, de l'aménagement du lit du Mfoundi. Un programme qui devrait, bien évidemment, s'inscrire dans l'offre de campagne du candidat du Rdpc pour la prochaine élection présidentielle.
En attendant la réalisation de ces infrastructures qui devraient pourtant intervenir dans l'ordre normal des choses, nous sacrifions à une tradition, avec certes 24 heures de retard, en disant «Joyeux anniversaire Monsieur le président».

Jean Francis Belibi