Les socialistes défendent Strauss-Kahn face aux "relents moisis"

Publié le 15 février 2011 par Letombe

Réactions indignées au PS après les propos du patron des députés UMP, Christian Jacob. Les amis de DSK estiment que ses attaques frôlent l'antisémitisme.

Les socialistes donnent de la voix, lundi 14 février, pour prendre la défense de Dominique Strauss-Kahn face aux attaques de l'UMP. A l'image du porte-parole Benoît Hamon, qui a fustigé "les arrière-pensées et les relents très moisis", le PS laisse entendre que les déclarations de l'UMP Christian Jacob ont une connotation antisémite.

Le patron des députés UMP Christian Jacob a jugé dimanche que le directeur général du FMI n'incarnait "pas l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle qu'on aime bien, celle à laquelle je suis attaché".

"Je dis là dessus Stop! tout de suite, tout de suite!", a lancé Benoit Hamon lors de son point presse hebdomadaire rue de Solférino. La droite qui "a reçu des instructions pour parler en ce sens doit arrêter immédiatement", a-t-il jugé. "Nous avons très bien compris les relents moisis derrière cette déclaration", a répété le porte-parole.  Benoit Hamon, représentant de l'aile gauche du parti, a tenu à faire "cette déclaration qui montre clairement la limite entre ce que nous accepterons et ce que nous n'accepterons pas".

Christian Jacob "a été beaucoup trop loin" et il faut que "ça s'arrête tout de suite", a-t-il martelé. Ses propos à l'encontre de DSK ont "des relents extrêmement clairs. La droite a droit de le critiquer sur ses choix politiques", sur ce terrain-là" mais cette déclaration est "inacceptable". Le porte parole du PS a espéré qu'il y aurait "bien plus que des socialistes à considérer que cette déclaration est inqualifiable". Il a estimé que dans le jeu politique, les "règles" ont été "bafouées".

"Indigne d'un parlementaire"

Outre Benoît Hamon, les partisans de Dominique Strauss-Kahn sont eux aussi montés au créneau. Jean-Christophe Cambadélis a estimé que le propos de Christian Jacob étaient "indigne d'un parlementaire". ""Dire que DSK n'est pas à l'image de la France, c'est sous-entendre qu'il est un étranger, un apatride, membre du 'parti de l'étranger', voire malheureusement bien autre chose", écrit-il dans un communiqué. "Je demande à François Fillon ou à Jean-François Copé de rappeler à l'ordre le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Ce propos dépasse la simple controverse, il touche aux principes républicains", poursuit-il.

"Je trouve ces attaques profondément malsaines dans leur thématique. Cela ressemble un peu à une rhétorique de l'extrême droite de l'entre-deux-guerres", a réagi le député Pierre Moscovici sur LCI. "Au fond, Christian Jacob n'est pas un mauvais bougre, je lui demande de retirer ses propos et de changer de disque", a-t-il ajouté. "Il y a quelque chose qui n'est pas sain et il ne faudrait pas qu'il continue sur ce terrain là."

"Un véritable gage de crédibilité et d'efficacité"

Jean-Marie Le Guen, député de Paris, a estimé que les sarkozystes avaient "déjà désigné en Dominique-Strauss-Kahn l'adversaire qu'ils redoutent" pour 2012. "Alors que s'affirmera la candidature de Dominique Strauss-Kahn, nous savons désormais qu'ils utiliseront les arguments les plus contradictoires et les méthodes les plus ignobles pour garder leur pouvoir", a-t-il écrit dans un communiqué. "Mais, depuis quatre ans, les Français ont appris à connaître Nicolas Sarkozy, ils jugeront comme il convient ses ficelles et ses outrances. Nicolas Sarkozy ne se sauvera pas en abaissant le débat politique et en abîmant la République", a-t-il assuré.

Michel Destot, député-maire PS de Grenoble, a pour sa part souligné que "le débat public mériterait plus de hauteur et ne s'enrichit pas des attaques personnelles". Il s'est réjoui que "dans le contexte mondialisé que nous connaissons, la France compte pour la première fois, parmi ces candidats potentiels à la présidence de la République, un homme à la fois d'une dimension internationale incontestable et d'une expérience concrète au service des Français, tant comme maire de Sarcelles que comme ministre de l'Economie". "Un tel parcours est, contrairement à certaines déclarations, un véritable gage de crédibilité et d'efficacité face à la crise qui frappe la France dans le concert des nations", a-t-il jugé.

(Nouvelobs.com)

Stop aux attaques odieuses de la droite contre DSK!