« Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients », dit Raymond Domenech au sujet des grévistes de l’équipe de France à Knysna, dans un entretien à paraître mercredi dans l’Express. L’ancien sélectionneur des Bleus reconnait aussi qu’il s’est « planté » au Mondial.
Ça y est, il s’explique ! Dans un long entretien accordé à L’Express, qui paraitra mercredi, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, Raymond Domenech, est revenu sur Knysna et la fameuse grève du 20 juin dernier, celle qui a suivi l’exclusion de Nicolas Anelka. Pourquoi avoir choisi ce moment pour parler ? « Tout le monde parle à ma place. J’ai envie de rétablir ma vérité. Je ne suis pas l’abruti que l’on décrit. »
« Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients », lance-t-il quand on lui demande de parler des 22 joueurs, moins Nicolas Anelka, qui se sont réfugiés dans le bus, parqués à deux pas du Field of Dreams ce funeste dimanche. Interrogé sur la présence d’éventuels meneurs, Domenech indique dans l’Express qu’il n’a pas vu de différences de comportement. Surtout, il a eu l’impression d’avoir à faire à une bande de joueurs pas tellement courageux. Et finalement inconscients : « S’il y en a, je ne les ai pas vus. A chaque fois que je remontais (dans le bus), il n’y avait plus personne… A ce moment-là, je me dis qu’ils sont devenus fous et qu’ils ne se rendent pas compte. Aujourd’hui, je sais que j’avais tort: ils savaient très bien ce qu’ils faisaient. Ils ont même fermé les rideaux du bus pour se cacher des caméras (…) Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients. »
Pourquoi a-t-il lu ce fameux communiqué des « mutins » de Knysna ? « Ça faisait plus d’une heure qu’on était là, détaille Domenech. Il fallait bien que quelqu’un prenne ses responsabilités et arrête cette mascarade ! Toutes les caméras étaient braquées sur le bus, des centaines de gamins attendaient sur le bord du terrain. On était la risée du monde. J’ai dit: ‘On arrête, je n’en peux plus !’ Personne ne voulait lire ce machin ! J’y suis allé. Si j’avais réfléchi deux secondes, je serais parti… »
« Soyons clairs, je me suis planté »
Sur le fond et à propos de son bilan, Raymond Domenech ne fait pas le fier à bras. Pour la première fois, il reconnait être passé à côté. « Soyons clairs, je me suis planté, je n’ai pas dû choisir les bons joueurs ni trouver les mots qu’il fallait. Je n’accepte pas la critique des politiques, ni celle des anciens joueurs reconvertis dans le journalisme, mais cela ne m’empêche pas de tirer mon propre bilan. » Au sujet de son avenir, il commente : « Je n’ai surtout aucune envie de polémiques. On m’a fait des propositions pour le théâtre, pour le cinéma… Rien à la télévision, non. Sincèrement, comment peut-on m’imaginer dans une émission de téléréalité ? » Il assure également « ne pas fermer la porte au foot ». « J’ai encore besoin de balayer certains souvenirs avant de pouvoir démarrer une nouvelle aventure, ajoute-t-il. C’est comme en amour: il faut avoir oublié une femme pour pouvoir en aimer une autre. »
Les défenseurs de Raymond Domenech, licencié pour faute grave par la Fédération française de football après le fiasco du Mondial, avaient saisi début novembre le tribunal des prud’hommes en vue d’obtenir 2,9 millions d’euros de réparation. Une audience de conciliation, première étape de cette procédure, entre l’ex-sélectionneur de l’équipe de France et la FFF, a été fixée au 14 avril.
via eurosport.com