Déjà trois albums au compteur et deux passages en France pour le quintette du Texas qui semble avoir remis le psychédélisme au goût du jour. Et assez de morceaux pour une setlist plutôt variée bien que psychédélique d’un bout à l’autre. Il faut dire que le troisième album distille un rock fleurant les sixties et le soleil californien contrastant ainsi avec le drone sombre des deux précédents opus. Depuis leur premier passage en France en 2008, le combo a évolué et son nouvel album apporte un souffle nouveau – grâce, notamment, aux sonorités d’un orgue Vox et aux nombreux chœurs à la Beach Boys – idéal pour alterner avec leurs morceaux plus denses et progressifs.
Après une première partie assurée par Wall Of Death (trio parisien de rock psyché), les Black Angels font leur entrée et débutent directement avec "Bad vibrations ", morceau surprenant par son changement de rythme fulgurant. Les titres s’enchaînent rapidement en privilégiant surtout le premier album Passover et le dernier Phosphene Dream. Le groupe ne s’étend pas dans de longs discours, se présente en français, remercie poliment. La scène est plutôt dépouillée : la couverture du dernier disque est reproduite sur une immense toile de fond mais c’est surtout l’éclairage qui soutient leur prestation.
Les Anges Noirs délivrent une musique aussi efficace sur scène qu’en studio, portée par des riffs ravageurs. La guitare de Christian Bland est souvent la première à ouvrir le bal avant d’être rejoint par les battements tribaux de la batterie (saluons d’ailleurs le jeu remarquable de Stéphanie Bailey usant à merveilles des toms basse). Sous un déluge de guitares vrombissantes dopées au fuzz et au tremolo, la voix caverneuse et hypnotique d’Alex Maas habite parfaitement les compositions psychédéliques du groupe. Son chant quasi-incantatoire, à grand renfort de réverb contribue au mysticisme de leur musique. Et quand il ne chante pas, celui-ci agite son tambourin et ses maracas entre les couplets.
Au bout d’une heure et demie (déjà 16 titres interprétés), le set s’achève avec le tubesque "Telephone" au swing entraînant. Un long rappel et c’est Alex Maas qui monte sur scène pour une chanson en solitaire, juste sa guitare et sa voix, suffisant pour capter l’attention du public. Le reste du groupe le rejoint pour entamer "Bloodhounds" et "You on the run" avant de rappeler les musiciens de Wall Of Death pour un final haut en couleur ("Manipulation").
Photos de Pierre Priot (Bikini, 13/02/2011) tirées de son site : Soit dit en Passant
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"Telephone" en live chez Letterman :