Avant toutes choses, l’article détaillant les résultats de l’étude est disponible ici. Néanmoins, je précise que l’article proposé ici-même ne va pas s’attacher à l’entièreté de cette étude et va laisser de côté les scores réalisés par chaque média vis à vis de la confiance que les français leur accordent.
Ici, l’objet de cet écrit va être centré sur ces sujets dont les citoyens ont eu la sensation d’être trop ou pas assez informés. Afin de mieux commenter cette étude, retrouvons tout d’abord le tableau récapitulant ces différents thèmes (cliquez sur l’image pour la voir en plus grand).
L’étude rapide ce tableau fait immédiatement apparaître une première distinction manifeste dans les catégories d’information considérées comme ayant été trop traitées par les médias et celles qui semblent avoir été passées sous silence.
En effet, les cinq “événements” les plus traités de l’année 2010 sont :
> La Coupe Du Monde de football et la débâcle de l’équipe de France
> Le lancement de l’IPad
> L’affaire Bettencourt
> Le sauvetage des 33 mineurs chiliens
> L’affaire Woerth
A contrario, ce sont ces cinq sujets que les français n’ont pas trouvé assez présents dans les médias en 2010 :
> Le déficit public et la dette de la France
> Le sommet de Cancun sur le climat
> Les attentats contre les chrétiens au Proche Orient (NB : le sondage a été commandé par le quotidien catholique “La Croix”)
> Les élections régionales
> L’attribution du Prix Nobel au chinois Liu Xiaobo
En étudiant uniquement ces dix exemples, on se rend immédiatement compte que les médias ont focalisé leur attention sur des sujets qui premièrement étaient fortement identifiés, incarnés, ayant un déroulé à épisodes et dont, deuxièmement, tout le monde peut avoir un avis sur la question. En somme, il s’agit d’un traitement populaire de l’information qui selon la forme qu’il prend à l’antenne ou dans les différents médias, ouvre grand la porte au populisme. Tendance que je m’efforce de mettre en avant à l’heure actuelle tant elle infiltre toutes les sphères de la communication actuelle.
De l’autre côté, les événements ayant eu le moins la lumière en 2010 possèdent tous des caractéristiques similaires comme : un éloignement vis à vis des sphères de vie quotidienne et des préoccupations qui vont avec, ne pas être incarnés par des personnages connus qui véhiculent avec eux une lecture de l’événement, une présence évanescente dans le calendrier (ce sont des blocs d’information uniformes dans lesquels il est difficile de découper des chapitres distincts qui favorisent le suivi), un éloignement géographique vis à vis des lieux d’expression des médias, des sujets vivement soumis aux pressions et enjeux politiques ainsi qu’économiques.
En somme, ce tableau reflète plutôt très bien le fossé que les journalistes et les organes de presse creusent dans la hiérarchisation de l’information. En effet, lorsqu’il s’agit d’actualités structurantes dans le futur d’une population celle-ci est complètement mise à l’écart sans doute par difficulté de mise en images, d’appropriation de l’information et d’incarnation de celle-ci. La dette de la France ou le sommet de Cancun ont sans doute une incidence et un intérêt incomparable avec les frasques du football ou le sort de mineurs chiliens. Néanmoins, c’est à ces derniers faits que les médias portent la plus grande importance car ils présentent à la fois des histoires et des personnages qui répondent en tous points aux exigences du petit quotidien médiatique.
Entre brèves de comptoir humanisées et réflexions à long terme, les médias semblent avoir massivement pris le parti d’un abonnement longue durée aux discussions de bar, à nouveau de savoir (une fois encore) ouvrir les fenêtres de l’information et désenfumer un modèle malade.